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 Giacomo Léonetti (Terminé)

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Giacomo Léonetti  (Terminé) I_icon_minitimeposté le Ven 01 Jan 2010, 12:50

Nom : Mon nom ? * Du bout de ses ongles, l'être de la nuit caresse son menton avant que sur ses lèvres incarnadins un demi-sourire s'ourle. Puis disparaît, s'apparentant si facilement à un rêve fugace qu'il est facile de se demander si celui-ci a existé vraiment … Ou n'était que le fruit d'un souhait muet d'entrapercevoir cette lueur sur cette bouche. * Léonetti ..


Prénom : … Par taquinerie envers-vous j'éprouverai le désir de le sceller derrières mes lèvres. Mais ma courtoisie, restant de mon passé me dicte le contraire ... Giacomo. Cependant, il est rare que vous puissiez l'entendre de ma bouche lors d'une rencontre impromptue. Je n'aime en rien parler de moi ou me faire connaître et si par hasard vous aviez vent de celui-ci, c'est en entendant un de mes proches ou autre le prononcer de vive voix.

Âge : Quelle utilité de compter le passage de la Dame Blafarde depuis que le linceul de la mort m'a recouvert de son présent ? Un jeu enfantin qui embrase telle une fleur de feu les derniers des miens jusqu'à ce que comme moi ils découvrent la meurtrissure de la nostalgie. Étrange... J'utilise ce mot mais l'éprouverai-je ? *La Rose Noire dépose sur les curieux ses lacs ambrés avant que sa voix calme murmure. * Le temps emprisonne depuis 673 ans ma noblesse d'apparence.

Âge de mort Humaine : L'humanité... Quelque chose de si éphémère qu'on pourrait presque étioler ses pétales afin de donner le repos... J'ai découvert la vie vampirique à mes 25 ans et je n'éprouve aucune regret... La mortalité, flamme qui s'évanouit est si futile et si amère qu'elle ne vaut pas la peine qu'on en parle durant des heures ...

Classe : J'appartiens aux Volturriens en gardant un certain dévouement à la Triade Volturri...

Puvoir(s) : Je suis un télékinésiste, mais je me doute que vous n'éprouvez pas l'envie de me voir à l'œuvre. Et, si votre audace me met au défi de le faire, vous obtiendrez un refus de ma part. Un don ne s'apparente pas à un jouet et je me refuse d'attirer l'insatisfaction de mon Créateur et ami s'il a ouïe de ma bêtise ... J'obéis à ses doléances de ne point dévoiler notre nature nocturne d'immortelle.

Qui est votre créateur ? * Giacomo ferme ses prisons de peau demeurant immobile. * Je remercie Alessandro Volturri pour son geste de m'avoir permit de savourer une seconde vie … En cela, je paie cette dette en acceptant que de ses mains si je venais à le trahir, il m'arrache mon organe de vie ... Voir sépare ma tête de mon tronc. Même si.. à vrai dire, ce cas n'arrivera jamais.. La trahison est un terme que j'exècre.




~*~*~

Caractère : Que dire ? Le mot énigme ou mystère m'enveloppe de ses bras audacieux, voilant mon passé et mes désirs enfouis. Jamais de mes lèvres, la mélodie de ma voix trahit ne serait qu'une part de mon être. Ma personnalité est proche d'un abîme insondable où de rares témoins peuvent connaître à l'avance ce que cache mon âme, les pensées secrètes derrières mes sphères topazes. Pourquoi me direz-vous ? Connaissez-vous ma phrase fétiche ? « Ce que tu ne veux pas laisser savoir à ton ennemi, ne le dis pas à ton ami. » Je pense que cela vous aide à percevoir mon mode de vie ? Non... Bien, je vais donc devoir exprimer d'une manière plus significative mon caractère même si ce fait m'agace. * Un soupir, rêve fugace s'échappa des lèvres nacarats du maître vampire tandis que ses paupières, lourdes, cachèrent ses rivières de miels. *

Il fut un temps où on pouvait facilement m'aborder, ou les dames envoûtées par mes charmes me faisaient dons de la course de leurs éventails contre leurs atours, de jeunes hommes en mal de modèle me désignaient en héros ... Un nombre incalculable de fois, ce relent d'admiration devint une demande muette d'éteindre la flamme de la passion. Envolée sauvage et embrasée qui touchait à peine le mur de mon mental. Un sourire aux commissures de mes lèvres, je me faisais charmeur, par amusement de voir la teinte nacarats sur les pommettes, du soupir de complaisance sans jamais poursuivre le jeu. Je ne prêtais aucune importance à me donner une ribambelle d'amants pendus à mes bras, les yeux brillant de fièvre à ma vision. Quelle futilité que cela... Non, je ne voyais que ma sœur.. Ma tendre cadette que je couvais de mon regard émeraude. Je surveillais ses pas, je l'honorais de mon amour fraternel, je la protégeais de ma présence. Cette lueur opalescente, étoile du matin qui surpassait la beauté du firmament, et, qui ne me donnait aucune raison de me trouver une tendre moitié. Anastasia.. La prunelle de mes yeux, adolescente somptueuse si enviée, si chérit … Beaucoup devinait que mes refus venait d'elle, attisant la fleur du mal, germe de la jalousie destructrice à son égard.

*Les objets se trouvant dans la portée mentale de Giacomo valsèrent, reflet de son propre agacement. * Je la perdis … Depuis lors, je me refusais à participer aux festivités et brillait de mes absences pondérées. La désolation de mes chers parents n'effleurait à peine mon cœur de pierre, refroidi par la tragédie ensanglantée de ma cadette. Plus rien n'avait d'importance à mon sens que de retrouver les coupables de cet odieux meurtre et tant que je n'aurais obtenu justice, la vie devenait fade. Le repos bienheureux refusait de m'ouvrir ses bras, ses soupirs fugaces tant que je n'aurais trouvé vengeance. Je me complaisais à sortir au moment même où le serpent ténébreux avalait la face solaire, astre du jour. Je devinais que par cette méthode je m'approcherai de ma quête, de mon but insatisfait... Tout cela lorsque j'étais encore l'un des éphémères.

Sous ma vie vampirique, des années durant, je me satisfaisais de la souffrance offerte aux lycans, fils de la lune... Mes mains, rouges de leurs hémoglobines me délectaient, leurs trémolos et râles d'agonies berçaient mes songes. Un massacre divertissant mes sens d'envies à damner des saints... * Le miasme du silence s'installa, brouillard pesant et oppressant, glas funeste d'une chose qui se préparait. Une lueur assassine brillait aux confins de ses rivières de miel dévoilant le côté dangereux caché sous le masque du calme. * Les perles carmines, symbole de vie n'étanchèrent jamais ma soif... Ni ne calmèrent ma peine. La déchirure reste et restera toujours nette, taillée dans le plus brut des marbres précieux. Même si aujourd'hui encore je la cache le poison vénéneux de mon courroux attend. Prêt à éclater .. Mes proches devinent qu'ils pénètrent un terrain miné en évoquant le nom de Anastasia. Deux personnes qui me sont chers et que je protège du regard … Alessandro... Leana....


Physique :

* Le maître vampire installe confortablement son séant dans le moelleux d'un fauteuil vénitien de coloris incarnat. Là, s'esquisse aux commissures de ses morceaux de chair tentant un simili d'ennui. * Comment suis-je ? Vous posez des questions peu courantes qui ont le don de m'agacer et de me donner l'envie irrépressible de taquiner. Parler de moi m'exaspère et reste un fait connu de beaucoup. J'aime garder une certaine touche de mystère sur ma personne et au tréfonds de mon aura, cela se fait ressentir. Pourtant, hormis mon côté calme cachant une abîme profonde où aucun regard n'ont pu scruter son fond, je vais accéder à votre requête. Mais sachez une unique chose, je ne vous dicterai pas tout dans les moindres détails. Certaines choses ne méritent d'être connues que par les chanceux ayant réussi à me charmer et me voir en mon entier lors de nuits voluptés. * Un sourire taquin dévoila l'étrange impression qu'il est difficilement abordable. *

Faisant partie autrefois des … mortels.. Choses si éphémères qu'il est facile de briser entre ses doigts, j'ai gardé la beauté de mon géniteur... Les paupières ne faisaient que m'aguicher espérant d'une manière alanguie que je daigne offrir un sourire charmeur à ces dames après le baise main traditionnel, les éventails éventaient les poitrines cherchant à attirer mon regard en ce lieu. Des nobles espéraient quant à eux un mariage arrangé avec moi pour acquérir un beau fils parfait pour leur tendre fille et je ne comptais pas le nombre de fois où de mes lèvres suaves sorti le « non ». Déception qui s'affichait sur leurs visages minaudé, fardés de touche lourde de maquillage ou quelques perles de cristal s'écoulaient des prunelles. Pour moi ceci n'était qu'une histoire de bien paraître et tromperie. Des faux semblants sous le symbole de l'étiquette et derrière mes beaux atours d'anthracite mêlés de vermillons ou d'opale tissés de fils d'ors, je cachais ma lassitude. La beauté de la noblesse....


*Giacomo fait couler du vin dans un verre de cristal avant de bercer doucement le liquide, contemplant la robe bordeaux. * Qu'avez-vous ? Ah, j'ai échappé discrètement à votre curiosité en me décrivant ainsi, ce n'est pas sérieux de ma part. Mais ne vous demandez-vous pas si cette omission reste un pur hasard ou le fruit de ma taquinerie ? Soit … Asseyez-vous donc à ma table si vous ne craignez guère de prendre la place de ce breuvage qui me captive. Je vais accéder à votre demande.

Mon visage aux traits masculins est gravé dans le marbre, d'une manière a garder éternellement un faciès qui captive tant par son charme que le mystère qui m'entoure. Mon regard sauvage luit d'une lueur proche de l'ambre, la teinte si caractéristique du miel, pourtant, on ne peut devenir facilement mes pensées derrière mes rivières topazes. Est-ce de la froideur qui s'affiche, du désir, ou de la fascination face à une découverte captivante ? Tout cela peut s'avérer réel, et si par hasard vous manquez de provoquer mon ire, mes billes de verres vous effrayeront par leur froideur. Deux abîmes dans la nuit qui forcent à se noyer dans ses flots, son gouffre sans fond où n'existe aucun échappatoire. Passons à mes lèvres, morceaux de chairs faisant tant rêver... Un appel à déposer votre bouche, ne croyez-vous pas ? Des lippes suaves, couleur de l'incarnat, dessinant tour à tour un sourire taquin, une profonde exaspération ou un prédateur calme, véloce et sûr de lui … Je vois que ce tableau d'un maître artiste vous plaît …. * Soupir * Il vous en faut très peu.. C'est affligeant. Cependant je me départirai pas de mon calme. Ma chevelure, telle une crinière d'anthracite se voit parcourue de reflets d'ébènes et finie de quelques mèches sanguines, m'offrant une certaine prestance … Ténébreuse prestance qui englobe votre conscience d'un rêve fugace d'une nuit entre mes bras …

Leonetti savoure son verre de vin sans grand intérêt. Autrefois, son palais appréciait la saveur subtile de rare millésime. Maintenant, le goût se trouve moins... goûteux. * Je me doute que la description de ma personne que je viens de vous faire est insuffisante. Vous désirez sûrement quelques détails judicieux sur ma corpulence, ma taille, mes vêtements. Me tromperai-je ? Si oui.. Moi qui n'aime pas me perdre en verbiage incessant, je suis... servi. J'éviterai de tenter à l'avenir ce genre d'épreuve si lassante en ne vous disant vos informations qu'une unique fois. Mon temps est précieux et mes charges suffisantes …

En mission, ma préférence va pour une armure de plates rubiconde contournée par de l'anthracite. Agréable style s'approchant des parures des samouraïs or facilement repérable si je puis dire. Pour empêcher cela, mon sens du raffinement a opté pour une épaisse cape écarlate, si proche de la teinte de la source de vie, toujours à moitié fermée, mise à part lorsque ma menotte va à l'encontre de mes dagues à ma ceinture ... La première intuition des personnes jetant un regard sur moi et de ne pas provoquer ni mon ire, ni mon attention de crainte de finir entre mes ongles longs. En repos, j'opte pour un style plus léger de kimonos ou chemises chinoises importées de pays étrangers. N'ayant nullement besoin de combattre, je préfère garder une maîtrise parfaite de mes mouvements ajouté à un confort marqué... Les chanceux m'ayant déjà vue ainsi peuvent dévoiler que sous ces étoffes, je me montre en mon entier .... A l'ouverture, mes muscles, mon anatomie et mes courbes se dévoilent au regard de mon partenaire de nuitée … Chose si rare et si fugace... *Le maitre vampire porte à ses lèvres ses doigts de manière pensive.* Maintenant, vous avez assez de termes évoquant mon apparence générale. Vous n'obtiendrez rien de plus à ce sujet...



Histoire : Prochain post Smile


~*~*~

Autre(s):
Contente d'avoir enfin finie ma fiche *O* Et euh désolée du roman.

Comment avez-vous connu le forum ? En me baladant plusieurs fois sur ce petit bijou mais mon retard incessant reste une des excuses à mon hésitation de ne pas être venue avant.


Dernière édition par Giacomo Léonetti le Jeu 04 Fév 2010, 02:50, édité 2 fois
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Giacomo Léonetti  (Terminé) I_icon_minitimeposté le Lun 25 Jan 2010, 23:28

Histoire : Temps révolu, époque lointaine qui remonte à loin, à la fleur de ma jeunesse, aux confins de mes souvenirs. A une éternité, bien étrangement, je ressens une pointe de nostalgie à me souvenir de mon histoire, mais, vous me demandez d'y relater. Je n'apprécie guère plonger entre les rivages d'une ancienne vie qui m'a vu.. mortel. Reine délicate aux épines vivaces et belles, attirant le regard de divers seigneurs et dames. Mon charme m'offrait les avantages ajoutés à mon rang, mais... Comme tout à chacun, des bouleversements m'ont amené à ma chute. Que fais-je ? Je m'égare. Asseyez-vous pour m'écouter et sachez que cette requête sera la dernière. Après, je risquerai de me montrer moins calme et vous utiliser pour décorer ma chambre par votre peau ou votre tête.... Cela fait trop longtemps que je n'ai pas pu profiter d'un peu de divertissement … Faites preuve de patience... Je commence dès maintenant la première épitaphe de mon existence.

* Les paupières de Giacomo se referment, sa respiration semble s'atténuer, jusqu'à ne devenir qu'un souffle éphémère, puis la mélodie de sa voix brisa le miasme du silence. * Le jour où je vis pour la première fois la vie remonte à plusieurs siècles de là, six ans soixante treize ans si je précise plus en détail à l'intérieur d'une famille de riches marchands. A peine né, ma destinée se trouvait toute tracée par la pérennité des Léonetti, le flambeau de l'emprise familiale me revenait de droit. Pour me préparer à mon héritage, je suivis une éducation stricte sous la coupe de l'étiquette, d'une myriade de tuteurs m'inculquant mille et un arts diversifiés. Certaines matières m'ennuyaient, me désintéressaient, mais d'une politesse rare et l'instinct du devoir, je m'attachais à être irréprochable. Épreuve harassante lorsque l'on n'est qu'une jeune pousse délicate, qu'une tâche lourde repose sur vos épaules, vous le devinez. Pourtant très jeune je connaissais mes obligations, devenant l'enfant modèle. Très tôt, je savais parler, lire et me moquait insidieusement de disposer d'ami ... Chose futile et vide de sens que l'amitié qui vous pousse doucement dans la gueule du loup.

D'autre part, je veillais inconsciemment sur la perle aux cheveux d'ébènes et aux yeux béryls, chose merveilleuse qui me captivait tant. Ma petite sœur, ma cadette de quatre ans, Anastasia. Sa vision et la mettre sous mon aile m'empêchait de penser à ce qu'un enfant de huit ans désirerait faire et me procurait une intense joie, un souffle pur sur mon visage. Mon rôle de grand frère me tenait à coeur et je ne comptais pas les innombrables fois où je la portais dans mes bras, sa voix murmurait « Gia.. Gia.. Grand frère.. je t'aime... ». * Le visage du maître vampire se releva, étrangement une perle carmine s'échappa de ses yeux... Était-ce une larme ? * J'arrivais à tenir grâce à elle, moi, rose noire voyant sa beauté s'accroitre, son innocence me touchait. Elle était ma force... ma tendre trésor. La source qui arrivait à me faire tenir tant de lunes.


Ma volonté de bien faire et mon désir croisant d'en apprendre d'avantage plaisait à ma famille qui décidèrent de m'offrir une récompense, un magnifique étalon à la robe anthracite le jour de mes dix sept ans. Une bête des plus remarquable allumant en mon sein mon côté dompteur, ses naseaux frémissant, sa sauvagerie, ce côté rebelle. Je savais en coulant mes yeux aux reflets de miels que je parviendrai à rendre cet indomptable animal obéissant. Ce que je fis à la nuit tombée, alors que l'oeil unique de la divinité crépusculaire m'illuminait, je m'appliquais à harnacher ma monture, à m'éloigner de la propriété des Léonettis. Assuré que pas âme qui vive ne viendrait me contempler durant ma quête d'avoir le dessus sur l'équidé, ma menotte caressa sa nuque, son encolure, avant que je monte en selle. Tenant les rênes fermement, je résistais aux cambrures, aux courses épiques, au noir désir de me voir choir au sol. Un sourire sur mes lèvres, ma toison de jais ondoyant autour de mon visage, je résistais fermement à toutes tentatives de me déséquilibrer. Les heures s'écoulaient, l'affaiblissement nous gagnait, or ma volonté m'empêchait de perdre et de céder à mon entreprise .... Quitte à y passer la nuit, je parviendrai à tisser les toiles de mon joug sur mon magnifique présent. Petit à petit, son souffle s'amenuisait, son pelage si sombre, manteau de ténèbres se recouvrait de fine gouttelettes, ses forces s'échappaient et la victoire apparaissait à l'horizon. Plus que quelques minutes et je marquerai un échec et mat. Enfin acquise, fier, ma dextre flatta sa nuque, mes lèvres s'approchèrent de ses oreilles, échappant un doux murmure.

« Tout doux Bayard... Tu es magnifique... Un plaisir que sera de te chevaucher, ombre de la nuit... Beauté sauvage. »

Mon étalon marqua un hennissement, haussant un sourcil, je tournais mon visage pour remarquer une silhouette qui nous scrutait de loin, en silence. Mes orbes aux reflets de miel cherchèrent à redessiner le contour de son corps, à essayer de mettre un nom sur l'inconnu. Rien... Un détail me frappait cependant, ses prunelles, et.. ce côté électrisant mes sens. Étrange obsession qui me happait à m'approcher, à désirer entendre le mélodie de son timbre, jusqu'à ce qu'une voix me ramène à la réalité.

« Don Giacomo, votre père Don Léonetti Silverio s'inquiète et aimerez que vous rentrez immédiatement... »

Je me détournais de l'objet de ma curiosité, non sans couler dessus un dernier regard. Puis, au galop, je retrouvai le confort de la propriété familiale, interdisant à quiconque de toucher à ma monture. Non. Je m'occupais moi-même de retirer tout ses liens, sa bride, sa scelle, la libérant avant de lui donner à boire et sa nourriture. Étape qui dissipa mon trouble. Sans prononcer un mot, je rejoignis ma couche où je me posais sur le linceul des draps. Mes paupières finirent par se fermer, les bras voluptueux de Morphée m'amenèrent en son royaume des songes. * Un sourire s'étira sur les lèvres du maître vampire à ce léger détail. Son doigt caressa pensivement son menton. * .

Cinq longues années s'écoulèrent depuis ma rencontre factice avec cet hôte de la nuit qui parfois hantait mes songes. Pourtant, mes parents et ma jeune soeur ne connaissaient en rien l'obsession qui me frappait de plein fouet, découvrir son identité. Bien étrange que mon âme habituellement froide soit captivée par quelque choses d'autre que des objets d'une rare beauté. Fait agaçant mais pour mon propre intérêt gardé sous silence. Oui, mon devoir devait être l'unique chose qui puisse m'obséder. Chassant mes pensées, je me préparais à la fête en l'honneur de mes vingt deux ans, preuve que bientôt je recevrais le droit de m'acquitter de tout le commerce des Léonettis. Un devoir, un fardeau, le choix de ma propre vie enfin concrétisée. Coulant mes yeux sur mes atours, je recherchais les étoffes parfaites me mettant en valeur, provocantes et élégantes, entêtante fascination sur les prunelles se déposant sur mes courbes. Un fin sourire s'esquissa aux commissures de mes lèvres alors que mes menottes attrapèrent mes vêtements. Mes mains dansèrent sur mon corps pour le parer d'une chemise à jabots d'anthracite, d'un gilet couleur carmine, symbole de vie, ajoutés à un pantalon noir, d'un col brocard nacré.. Et en dernier de chaussures vénitiennes noires. Pensif, je remarquais qu'il me manquait un léger détail. Mon visage se tourna sur une tabarro sanguine. Me couvrant de cette délicieuse cape, je quittais ma couche non sans accrocher au passage mon sabre à mes hanches.


Bientôt de ma démarche majestueuse, je rejoignis la salle du bal, voyant avec un certain plaisir le gêne colorer les pommettes à imaginer que je perde mes sphères topazes sur les visages des belles, leurs éventails m'invitant à redessiner les courbes des atours féminins. Germe de sulfure tentation, geste alambiquée, hélas vain. L'une d'entre elle où je reconnaissais une certaine vénusté me tendit sa main que je baisais. Le contact de ma bouche sur sa menotte échauffa ses sens et son désir de me charmer. Sa voix sortie à l'envolée de ses lippes, rivière de douceur au timbre mélodieux.

« Quel délice que votre apparence, Don Giacomo... Quand aurez-vous la délicatesse de prendre épouse ? Il est fort dommage qu'un homme aussi charmeur que vous ne disposez pas d'une tendre pendue à vos bras. Cela s'apparente même à du gâchis. »


Charmant essai que de me convaincre, une désillusion à m'imaginer une bague au doigt. Esquissant un sourire, je me détournais d'elle, mouvement qui provoqua quelques unes de mes mèches sur mes prunelles. D'un geste de ma dextre, je retirais ce fin rideau de soie avant de rejoindre mon tendre astre de la nuit, ma cadette. A ses côtés, d'une rapide révérence je saluais mes géniteurs. Ainsi, le commencement du bal prendrait vie. Interminable mise en scène où ma patience se voyait dévorée par le germe du mal. Les aiguilles du temps contournèrent la grande horloge de Chronos d'une demie mesure alors que je m'excusais. M'éloignant, mon désir de solitude me dirigea sur un lieu m'étant cher, terre de bienséance et de tranquillité, une serre couverte à l'apparence du jardin d'Eden... Je le voyais comme ça par la myriade de parfums caressant mon odorat, les statuettes de marbre blanc. Installant mon dos au mur, mes paupières se refermèrent, mon esprit se promena sur des terres stériles.


Dernière édition par Giacomo Léonetti le Ven 19 Fév 2010, 23:19, édité 3 fois
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Giacomo Léonetti  (Terminé) I_icon_minitimeposté le Jeu 28 Jan 2010, 00:08

Un claquement dans des paumes me fit hausser le sourcil, me maudissant de n'avoir pu profiter bien longtemps de mon repos salutaire. D'autre part, je me questionnais sur le fait de n'avoir pu pré-sentir son arrivée, d'avoir ouïe le frôlement de ses pas sur le sol. De rares fois la surprise m'a assailli, moi qui me tenait constamment sur mes gardes. Habitudes prises après des lunes à maîtriser l'art de l'escrime. Perdu entre mon questionnement, sa parole résonna.


« Il est toujours agréable de voir de jeunes hommes faire preuve de tant d'esprit. »

Je ne me doutais pas que ma façon gracieuse de terminer la conversation avec ladite noble plairait à un quelconque individu. Amusante idée de se voir être le protagoniste d'une satisfaction personnelle. D'un calme aussi limpide qu'une rivière en son lit, je dévoilais mes miroirs de l'âme aux reflets de miel. J'essayais de percer le voile de la pénombre pour détailler mon interlocuteur. Sans succès. Alors, ouvrant ma bouche, je répondis à mon tour, d'une manière lourde de sens.

« Je suis bien aise que ce petit spectacle vous a plu. Mais ne serait-ce pas plus agréable de se montrer ? »

Patient que l'ombre se dévoile enfin par respect à mon égard, je croissais mes bras. Avec un peu de chance, ma question rappelant la politesse ferait son office. De nombreuses fois cela marchait...

« Il n'y a que vous que l'obscurité gêne, je vous vois parfaitement pour ma part. »

Comment ? Bien étrangement, la fleur de la curiosité germa en mon esprit, poison vénéneux qui briserait mon côté aérien, placide. Cependant, je ne m'avouerais pas vaincu à cet échange intéressant. Seul, loin des mondanités, mon côté taquin apparu, mon doigt caressa distraitement mes morceaux de chair, fruit de la tentation alors que je m'évertuais à énoncer d'une manière amusée.

« Craignez-vous d'être repoussant pour utiliser la pénombre de ce lieu ? »


Personne n'aime qu'on mette en doute sa beauté, et je me doutais que l'inconnu n'apprécierait pas. Enfin ce que je pensais avant que vienne rapidement sa réponse.

« Craignez-vous de ne pouvoir me résister pour rester si loin de ma personne ? »

Une douche froide que ses paroles qui effritaient mon honneur. Je ne craignais nullement la peur ni le passage de la faucheuse. M'écartant du mur, la distance nous séparant se réduisit à l'épaisseur d'une feuille, si mince et si fragile. A portée de vue, dès lors où mes miroirs d'aciers se déposèrent sur sa silhouette, je reçus comme un électrochoc, ma gorge s'assécha, mon cœur manqua de s'échapper de sa prison de chair, mes menottes se crispèrent.. L'ombre funeste qui hantait mes songes.... Je percevais ce sourire narquois à mon égard, reflet de la scène désopilante que je montrais. Je haïssais me sentir faible et je n'avais qu'un désir me détourner et retourner en ma couche me passer de l'eau froide. Comme si mon confrère masculin l'avait deviné, il avança d'un pas vers moi, n'ayant nullement l'intention que je lui tienne congés.

« Pourquoi vouloir me fuir, alors que mon visage a empli tes nuits ? »

Mes yeux s'ouvrirent de surprise, mon intellect faisait marcher le rouage de mon cerveau, à la recherche d'une réponse plausible à cette question. Personne ne connaissait l'obsession de mes nuits, ce désir bouillonnant d'en savoir d'avantage. Par méfiance, ma paume se posa sur la garde de mon sabre, une lueur glaciale naquis aux confins de mes abîmes profonds, me donnant l'air d'un homme ne craignant nullement de voir la teinte carmine de l'hémoglobine. Mon timbre résonnant au départ courtois se refroidi, une tempête hivernale ne donnant aucune chance de m'amadouer.

« Comment pouvez-vous avoir mention de ce détail ? M'avez-vous fait suivre ou êtes vous vous-même délecté à me poursuivre depuis ce jour ? »

Sur mes gardes, mes paupières plissées, j'attendais l'heure du jugement... J'espérais ne pas recourir à la force alors que le destin, fatale destinée s'était jouée à nous mettre face à face. Comme si elle devinait l'issue à l'avance.

« Ton arme ne te servira à rien contre moi Giacomo »

Il savait mon nom. La crainte m'envahit, obsédante oppression me poussa au bord du gouffre de la peur... Non pour moi. Ma famille, ma soeur, ces êtres si chers. Pensant à eux, je frémis à le sentir derrière moi. Comment ? Je n'arrivai pas à sentir ses déplacements. Était-il humain ?

« Poursuivre.. Quel vilain mot dans une si belle bouche. Je t'ai simplement observé mon bel Alexandre »

Fermant mes paupières, la course de ma respiration devint courant fluide, ma main se retira de la garde en compréhension de l'inutilité de celle-ci. Je montrerai à l'objet de ma curiosité la façade d'un jeune éphèbe prêt à servir sa propre famille, à reprendre le flambeau d'une longue lignée de marchands. Mais aussi que sa victime qu'il s'apprêtait à cueillir entre ses doigts restait une rose noire à la beauté sauvage, captivante sauvage, sereine et fière.

« Soit, je n'utiliserai plus mon arme contre vous être qui aimez l'art et l'histoire … Cependant en retour je vous pose deux questions... Qui êtes-vous et ce que vous êtes car je doute que vous pouviez appartenir aux humains ... »


Ne bougeant pas d'un iota, j'attendais les clés de mon interrogation qui mirent un certain temps. Haussant un sourcil, un frisson parcouru mon échine à son frôlement en mon dos, pathétique réaction in-descente … J'espérais silencieusement que le tentateur de mes nuits ne percevrait pas cette marque pouvant être prise de nombreuses façons, insidieuses ou non. Maudissant ce masque de désir et volupté, j'écoutais sa réponse.

« Je suis né Demetrios mais ayant vu le grand conquérant macédonien j'ai pris le nom d'Alessandro en son honneur »

Possédant un minimum de culture, je tiquais intérieurement. Si ce que disait ce Demetrios était vrai, il possédait donc un âge conséquent... Moi qui ne pensais pas au chimère, je découvrais que je venais juste de tomber dans la toile d'un de ses fils de la Dame blafarde. Amère désillusion que voilà. Étrangement, je voulais m'en assurer..

« Qui peux me dire si vos propos sont véridiques Demetrios et non un prétexte à provoquer ma peur ? A faire en sorte que je ne puisse en rien me dégager de votre envoûtement ? »

Coup de poignard, noir désir me paralysant à son corps contre le mien, la barrière de nos atours empêchant à nos dermes de se frôler. La fièvre envahissait mon esprit à cette pensée fugace de ma réaction en ce cas. Chassant cette image, poison vénéneux, ma gorge s'assécha aux canines frôlant ma peau, son souffle sur ma gorge. Je perdais pied, doucement sous le coup de la surprise. Victime de je ne sais quelle sorcellerie.

« Mentir est un péché, bel ange. Ce n'est pas un frisson de peur que j'ai ressenti sur toi. »

Une flamme vivace brûla en mon sein, lueur sauvage à l'écoute de ses propos. D'un brusque mouvement, je me décollais de lui, me plaçant face à face. Mes lagons aux reflets de l'astre brûlant le toisaient, mon visage montrait de la pure fermeté, ma rivière de jais dévoilait à demi ma nuque. Mon timbre retentit comme un glas, un lac d'acide s'apprêtant à ronger de l'acier.

« Comment-osez vous émettre cette pensée douteuse sans me connaître... Demetrios ? Nul homme n'a partagé ma couche ou posé son regard en mon entier... Ce cas s'apparente aussi aux dames, belles ou non... Alors pourquoi le serait-il pour vous ? »

Je me tenais droit devant lui... Jusqu'à ce que je vois son sourire, ses crocs. Je me surpris à les suivre, déglutissant essayant de savoir si je devais craindre pour mon existence. Mais cela ne serait rien en comparaison de la suite m'achevant. Sa main attrapa l'une de mes mèches de soie, geste volage que je dépréciais particulièrement.

« Je n'émet rien, je ne fais que mettre des mots sur les rêves qui te hantent. »

Douche froide, vérité implacable, douloureuse sensation, éphémère contemplation d'une réalité qui ouvrait ses portes. Je ressentais une terrible attirance à son égard mais... Je me refuserais de l'admettre. Je ne cèderais pas. Mais l'inévitable destinée lorsqu'elle frappe va jusqu'au bout... Sa menotte caressant ma joue augmenta ma chaleur corporelle, combustible délicieux et interdit.

« Alors comment peux-tu dire que tu ne peux désirer un homme ? »

Un soupir s'échappa à l'envolée de mes lèvres à cette délivrance, cette paume se détachant en mettant un froid. Son regard intense me fixait, comme pour percer les portes de mon âme, de ma réaction future.

« Tes pensées sont plus honnêtes que ta langue. »

Cette fois-ci cela alla trop loin... Fermant mes poings, je serrais si fort que mes ongles en abîmèrent la paume, les perles carmines roulant sur ma peau, maculant le sol en un ploc ploc continu. Une douleur sourde suffisante pour me remettre doucement à récupérer ma contenance habituelle.

« Je ne peux accepter cette fugace réalité qui déshonorerait le nom des Léonettis... Je suis conduis à avoir un héritier tel est mon devoir tracé et je m'en acquitterai. »

Je brillais tel un astre à ma propre réponse. Infaillible lueur, feu dévorant qui s'embraserait pour l'honneur de sa famille. L'effluve de mon propre sang éveilla ses instincts de prédateur, je remarquais ce désir intenable dans ses abîmes face à cette couleur pourpre, ce changement soudain... Quelqu'un de normal deviendrait fou face à l'incarnation de la prédation, un prédateur né. Je ne me comptais pas dans ses faibles d'esprit. Je ne tiquais pas à son audace à prendre entre sa main mon poing blessé. Fier, pierre précieuse à l'halo noir, je laissais Demetrios glisser son pouce sur le creux de ma paume. Je me doutais que si l'envie l'avait pris de mordre, il ne s'acquitterait pas à demander mon avis.

« Qu'est-ce un nom Giacomo ? Ma famille en avait un et de nombreux fils pour le porter et pourtant il s'est éteint. Alors que cette fugace réalité comme tu l'appelles ne pourra sombrer dans l'oubli. Elle sera éternelle »

La véracité de ses paroles ne m'écorchèrent aucunement, ne percèrent pas ma carapace. Essai futile que d'essayer. Quelques secondes à peine s'écoulèrent pour ma réponse alors que je la détenais déjà sur le bout de ma langue.

« Cela en fut toujours le cas alors cette attirance sombrera dans l'oubli. Je ferai ce pourquoi je suis né, prendre la tête des affaires de la famille et taire mes désir... Et personne ne pourra m'en empêcher... pardonnez moi, mais je dois vous laisser... Un plaisir Demetrios. »

Je repris le droit sur ma menotte avant de claquer des talons. Je marchais silencieusement, le laissant profiter de mon havre de paix, du souvenir de l'entrevue où sa proie s'échappa de sa toile. Étrangement, je eue l'impression que mon organe de vie saignait à ma décision. Découverte agaçante de ces racines du mal que je déracinais sans pitié. Pensant profiter de ma solitude bienheureuse, je haussais un sourcil. Apparemment non.. Mon convive me bloquait le passage, me barrant la route à la porte de sortie. Fâcheuse situation qui commençait à me lasser, à briser le masque de mon côté imperturbable.

« Tu ne salues pas la bonne personne bel ange, Démetrios fut Alessandro est. Je prends ceci comme une invitation à te retenir à mes côtés. »

Je maudissais mon écart de nomination, recherchant un moyen pour mettre à terme à tout cela. Période éphémère où je me trouvais bientôt dos au mur. Là, mes paupières se plissèrent, et, éternelle rose noire, je refermais mes pétales ne laissant aucune issue à un possible étiolement.

« Je ne suis pas personne, je suis celui qui dirige la Nuit et si tu ne veux point écouter tes désirs par toi même, je t'y pousserai. »

Forçant mes barrières, Alessandro attrapa ma main la léchant... Le miasme de ma colère, noir courroux m'empêcha de me trouver déglutissant à sa langue passant sur ma peau. Comme aveuglé, mon poing libre entama sa course pour frapper sa joue, absorbant mes forces... Consumant mon âme en tout combustible à sa néfaste étreinte.Veine tentative provocante, désillusion qui m'empoigna de son opaque oppression à son rire. Profitant de ma faiblesse, Alessandro s'appuya contre moi, posant ses paumes de chaque côté de mon visage. Mes abîmes profonds où brillait un feu dévoreur cherchèrent à l'embraser, le consumer entre son étau incandescent.

« Vas-y mon beau conquérant, lâche toute cette colère, lâche cette rage que tu éprouves contre toute cette pression sociale qui te rend lâche en t'empêchant d'explorer tes désirs. »

Je basculais dans les ténèbres de mon âme, de mes ailes de libertés coupées pour la pérennité de la famille. Mon esprit s'abattit comme un mur de cartes, me rendant faible et vulnérable. L'ombre de moi-même, le valeureux noble déclenchant une tornade de désir sur son passage venait de se transformer en un humain prisonnier d'un trop lourd destin. Fermant mes yeux, mon timbre devint supplication... Murmure brisé...

« Sufffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiit ! »

Je finis de tomber à genoux face à lui par manque de force, mon enveloppe de chair tremblante. Le pouvoir de ses mots déversait un poison acide en mon inconscience, me faisant fléchir peu à peu. Ma faiblesse d'homme offrait à son intellect la création d'une toile emprisonnant sa future victime de lien factice. Alessandro s'approcha afin de se pencher. Ses lèvres, fruits tentants effleurèrent mon lobe avant de déverser son poison.

« Regardes bel ange comme tu es faible, à genoux à terre, enchaîné par ton devoir et ta famille... Si misérable à gâcher ton existence alors que tu pourrais goûter à la liberté en me suivant. Tu n'aurai pas besoin de traîner là au sol, dévoré par ton honneur et fleurirai comme une rose sauvage et éternelle. »

Les chaînes de mon devoir semblaient relâcher leur étau autour de mon corps au venin de ses paroles, réalité funeste, constante d'un futur interdit. Le miasme de l'hésitation m'enveloppa de ses bras longs, me faisant fléchir sur mon avenir.. Le suivre.. Non... Cruel dilemme me portant au royaume de la folie où je n'arrivais pas à m'affranchir de ma voie. Profitant de ma faille, je sentis un effleurement papillon sur ma bouche, magma incandescent qui versait sa lave en mes veines, mes sens s'éveillèrent, mes morceaux de chairs nacarats s'ouvrirent, fragile invitation à explorer ma caverne insouillée. Un soupir de complaisance s'échappa de mes lippes à la langue prenant d'assaut la mienne, fruit du pêché. Perdu dans les rivages de la volupté, mes mains attrapèrent ses atours, ma peau s'échauffa comme un brasier venant de s'éveiller, ma conscience s'effaçait me faisant marionnette à ses envies, mon organe vital palpitait semblant vouloir se retirer de sa prison de chair. Si faible lueur, audacieuse Reine Sauvage recherchant à satisfaire sa noire obsession je devenais.

Mes pétales s'étiolaient sous le mouvement de ses menottes taquines, danse sensuelle sur mes courbes, ma conscience se disloquait au profit du transport.. Ombre funeste et si... délicieuse. Mon derme devenait brûlant, réclamant son attention, les racines de la fièvre embrasaient mon sein d'un désir fugace. Je mettais du mien au baiser, passion avide et vivace, reflet des portes du plaisir s'ouvrant à moi. Ce gouffre profond que bien même je refusais de traverser par mon devoir et par crainte de déshonorer le nom des Léonettis. Perdant pied, mes bras entourèrent sa nuque, pressant à demi pour accentuer la danse, ressentir son torse contre le mien séparé de la fine enveloppe de tissu. Mon enveloppe de chair se cambrait à ses.. caresses, mon corps réagissait sous l'éveil de mes propres sens, mon côté si longtemps refoulé. Je me surpris à ressentir une réaction insidieuse en mon bas ventre, me mettant mal à l'aise. Même le regard et le toucher des vénustés n'avait provoqué une infime réaction de mon anatomie. Il était peut être tracé ainsi en lettre de sangs que je vienne à me faire happer par une tornade.... Un astre divin coupant court à l'idéalisation personnifiée de mon géniteur. J'arrêtais de combattre les flots tumultueux de son courant, m'offrant en sacrifice... D'un soupir, mon murmure se fit, suave... Envoûté.

« Alessandro.... »

Avant de partir à la recherche de sa bouche, objet de l'obsession qui m'avait hanté durant mes songes, m'approchant de l'aliénation. J'oubliais tout à être ainsi pendu à ses lèvres, acceptation de m'apparenter à une offrande... Une voix... Un cri retentit... Anastasia !! Mes paupières s'ouvrirent à l'envolée, je mordis violemment Alessandro avant de le repousser. Me tenant de nouveau fier et droit sur mes jambes, mon visage se figeait dans le marbre... Je venais à le toiser... Audacieux héritier d'une famille de noble marchand.

« Pardonnez-moi … J'ai des devoirs... Ce fut un plaisir... Alessandro pour cette mise en bouche ... Mais cela n'ira pas plus loin. »

Je me détournais de lui, ma rivière de jais retombant le long de mon dos, mon tabarro bougeant en un bruit d'étoffe étouffée. Silencieux, je sortis de ce jardin d'eden m'apprêtant à découvrir la raison de l'appel de mon trésor, la prunelle de mes yeux.... Ma cadette. Arrivée près d'elle mon sang s'échauffa. Un mâle en quête de lubricité déposait ses mains sur les atours de ma tendre soeur. D'un mouvement rapide, ma dextre attrapa la garde de mon sabre, avant que je dépose le bout de ma lame contre sa nuque.

« Retirez vos mains de ma soeur ou vous risquez malheureusement de perdre la vie... Je ne fais pas montre de patience lorsqu'on touche à l'honneur de ma cadette et la vision de votre cadavre à mes pieds ne m'effrayerais pas. »

Déglutissant, ma victime partie comme si elle venait d'avoir le diable aux trousses. Seul à seul avec la chair de mon sang, ma sénestre caressa sa joue, ramassant de mon index ses perles salines. Un sourire protecteur fleurit sur mes lèvres à la voir saine et sauve avant que mes abîmes lui fassent comprendre d'aller se coucher. Je me refusais de la voir errante aux confins des couloirs alors que je m'apprêtais à sortir. J'avais récupérer mes esprits.. Mais en moi... Persistait la flamme éveillée, ardent acide brisant mes barrières. Satisfait, je la vis prendre la direction de sa chambre. Ombre mouvante, je quittais la propriété des Léonettis, sur le dos de mon somptueux étalon... Au galop, le vent fouettant mon visage apaisait ma douleur... La noire obsession qui avait dorénavant un nom... Alessandro. Rien que penser à lui déversait les racines du mal en ma chair. Augmentant la vitesse, je débranchais mon esprit, ne pensant qu'à l'étreinte cinglant de l'élément aérien, le crachin de la pluie sur mon visage.

Ma fuite éperdue dura des heures avant que je ne décide de rentrer. Me déshabillant en vitesse, je me réfugiais dans le linceul de mes draps. Morphée me força rapidement à rejoindre son domaine des rêves, me couvant de ses orbes intenses. A l'aube de nouveau jour, un hurlement de peur me réveilla. Enfilant un pantalon, je cherchais la source à cette agitation... Là.. Face au spectacle de ma cadette méconnaissable sur son lit, je m'effrondra à genoux, mes poings se refermant. La douleur en mon cœur fut atroce, gouffre sans fond, avide de me dévorer corps et âme. Je crus devenir fou, mais...Mon devoir passait avant ma peine. D'un mouvement de mon sabre, la moitié de ma rivière de jais retomba sur le sol... Offrande à la défunte. Me forçant à prendre contenance pour honorer ma famille, je fis face à mon père. Il savait ce que je lui dirais, de reprendre les affaires à l'étranger, ainsi... Il tiendrait compagnie à son épouse. En milieu de matinée, je jetais un dernier regard sur la propriété avant de quitter l'Italie.



Dernière édition par Giacomo Léonetti le Ven 29 Jan 2010, 10:25, édité 2 fois
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Giacomo Léonetti  (Terminé) I_icon_minitimeposté le Ven 29 Jan 2010, 01:47

Ma terre natale me manquait mais les affaires me prenaient mon temps, m'occupaient. Je finis par oublier mon désir.. Enfin, ma rencontre avec Alessandro m'avait mis en face mon attirance profonde pour les hommes. De crainte de devenir fou, je me concéda quelques régals en savourant un ou deux beaux mâles au passage. Sans hélas que ma soif, l'envie vénéneuse en moi s'éteigne. Je prenais mon plaisir or quelque chose me manquait. Ses lèvres happant les miennes, sa langue entrainante et passionnelle, ses menottes dansant sur mes courbes et ses orbes dorées. Un frisson me traversa à cette pensée fugace où mes doigts frôlaient mes lèvres nacarats. Attrapant un verre de cristal, je le jetais contre le mur. Je me refusais d'être prisonnier d'une chimère... A des images voluptueuses me destinant aux limbes gourmandes. Je devais arrêter ça à tout pris pour la sainteté de mon mental ! Je savais quoi faire même si je savais que le geste me coûterai une intense douleur.

Je restais trois longues année loin de mon pays d'origine avant de fouler de mes pas le palazzo des Léonettis. Épuisé, posant mon séant dans le confort d'un fauteuil vénitien, je signais le contrat qui m'arracherai à jamais Bayard de mon existence. Mon organe de vie saigna à cette lourde séparation... Cependant sur mon visage se lisait un air de marbre, deux orbes dangereuses et intenses qui incitaient à prendre attention à l'étalon. Sais-t'on jamais si.. une mauvaise chute l'amènerait aux portes de la mort... Oui... J'oserai.. Le gentil noble d'autrefois avait disparu au profit d'un être glacial. La perte tragique de ma soeur reste pour cause l'une des premières raisons à ce bouleversement. Fermant mes paupières, je savais que là, en ce moment, mon fidèle ami se débattait contre le coup du destin, ce licol que je lui avait mis autour du cou... De manière insidieuse. Je devinais que la vente se déroulerait le lendemain... Et, j'avais la ferme intention de ne pas y assister.

Seul, je me servis un verre de grand cru que je savourais, liqueur de vie délicieuse au manteau pourpre. J'appréciais ce goût fin sur mon palais, traversant ma gorge. Une fois fini, je reposais la pièce de vaisselle sur la table d'ébène. L'ennui me gagna bien vite. Posant ma tête sur le dos de ma main, je m'endormis... Longue absence qui dura jusqu'au lendemain matin où un de mes fidèles me réveilla. Mes responsabilités à prendre. De nombreuses heures je reçus des nobles désireux d'avoir contrats avec les affaires des Léonettis. Les accueillant, dès que leurs sphères se coulaient sur moi, la crainte ajoutée au respect s'y lisait. J'appréciais de remarquer tel constat, de voir que les changements physiques de ma personne agissaient ainsi sur les esprits. Les heures s'écoulèrent vite avant que je puisse avoir de nouveau du repos bienheureux. Vite brisée par une voix.

« Don Giacomo.. Pardonnez-moi de vous déranger... Un homme demande audience dans la cour... Il tient par la longe votre fidèle monture mise en vente la veille. »

Mon sourcil se haussa, essayant de savoir quel acheteur prendrait l'audace de me faire sortir. Me relevant dignement, je passais sur mon dos une cape sanglante faisant ressortir ma tenue d'anthracite. De mon allure féline, je m'approchais jusqu'à percevoir les traits de l'inconnu. Alessandro.... Dessinant un masque d'indifférence sur mon visage, j'écoutais ses propos en reprenant la longe.

« Bucéphale ne pouvait être monté que par Alexandre, Bayard ne peux que t'avoir toi Giacomo comme cavalier »

Je n'esquissais aucun mouvement au rappel de notre première rencontre. Non, je demeurai un mur stoïque qui répondit de mon timbre de mâle.

« Quel geste touchant de votre part de m'avoir ramené ma monture... Mais vous pensiez que me souvenir du passé changera les choses ? Non.. J'ai tracé un trait sur vous Alessandro et j'aimerai que vous me laissiez maintenant ... »


Posant mes miroirs d'aciers sur son visage, je laissais place à un face à face visuel. Scène qui recommençait trois années après où je profitais sans gêne à savourer ses traits, esquisse d'un maître artisan. Un délice que la nature lui a offerte, une vénusté au maintien noble, germe de sulfure tentation.

« Si tu m'avais oublié bel ange, tu ne saurais plus qui je suis. »

Je ne pris pas la peine à perdre ma salive en réponse. Je patientais qu'il ne vienne au but. Implacable glacier, mes orbes suivaient ses gestes sans entamer en mon corps la chaleur irradiante de jadis. Je me maîtrisais....Suivant ses mouvements, je dépréciais le voir poser sa paume sur Bayard, une flamme vivace le prévenant que je pouvais à tout moment décider de me montrer moins.. délicat.

« Il faut que nous signons des papiers pour que tout ceci soit conclu »

Je me doutais que cela en viendrait à là... Pourtant, je ne ressentis aucune gêne, à savoir que sa personne se trouverait proche de la mienne. Futile et vide de sens mes réactions où je sombrais à l'intérieur de ses limbes. Me détournant de lui, je susurrais à son attention.

« Soit.. S'il le faut... A ta guise de me suivre jusqu'au salon.. Alessandro ... »

L'emploi de mon tutoiement restait réfléchi cependant un écart se ressentait à mon propre timbre. C'est avec un plaisir certain que je pénétrais de nouveau le palazzo suivi de mon convive. Ma langue claquait contre mon palais aux ordres que je donnais.. Le personnel quitta immédiatement la salle, nous laissant en tête à tête. Montrant de mon index le millésime, un sourire taquin fleurit sur mes lippes.

« Je pense que je n'ai pas besoin de t'offrir un verre, Alessandro. Tu préférerais un liquide à la teinte carmine si je m'abuse ? »

Il me tardait d'entendre sa réponse...

« Il est aussi possible de concilier les deux plaisirs. »

Je comprenais son sous-entendu provoquant une étrange lueur aux confins de mes prunelles, à le tenter d'essayer pour voir ce qui adviendrait. Une lame dans le corps peut vite arriver en connaissant mon côté versatile. Le voyant s'approcher, je le laissais faire à sa guise. Soutenant son regard, je devinais ses pensées en principe, son côté prédateur témoignait de sa langue qui aimerait passer sur sa lèvre inférieure face à mon apparence plus adulte. Mimique alambiquée de désir, d'un noir désir de se .. satisfaire. Gardant mon sourire, j'écoutais son murmure.

« Tu es devenu un homme splendide mon bel Alexandre. »

Je m'empêchais de rire au témoignage de ma contemplation. Croissant mes bras, je réduisis la distance qui nous séparait l'un de l'autre. Ma bouche s'approcha de son lobe, mes mèches caressèrent sa joue, ma voix aux reflets de miel se fit susurrante, veloutée.

« Assez pour que tu ressentes le désir de voir ce qui se trouve sous mes atours Alessandro ? Ta gorge s'assèche à m'imaginer de nouveau sous ton emprise... Fugace désillusion... Rêve éternel et inachevé... »

Je touchais la corde sensible en mordillant son lobe., jeu dangereux que je provoquais, mais ô combien... divertissant où ma vie dépendrait de son bon plaisir... Je me trouvais brusquement plaqué contre lui, son bras venait tout juste de scinder mes hanches, mon visage au creux de son cou, semblable à une victime sacrifiée à l'autel des Dieux ... Mon odorat humait le parfum de sa peau, effluve entêtantes, mes sens s'éveillaient face à mon souhait silencieux, terrible attraction. Mon souffle ne fut qu'un soupir, à peine perceptible par le contrôle de mes instincts, cet appel de la chair que je ressentais et voulais assouvir. Cependant, ayant goûté à cette passion interdite, je réussissais à ne pas m'élever, à ne pas sombrer aux confins des tourments de son âme, de son aura de puissance, à lui prince de la nuit. De marbre, aucun tressaillement ne traversa mon échine à ses crocs sur ma nuque, perspective d'une morsure funeste. Je m'attendais à ce qu'Alessandro ne vienne à transpercer le rempart de mon derme, à goûter à satiété ma fontaine de vie. Or, il semblait s'amuser à caresser mon cou de ses lèvres avant de me faire don de sa voix suave..

« Je n'ai jamais caché ce désir bel ange, contrairement à toi. »

Je m'avouais qu'autrefois, accepter une attirance pour les hommes m'effrayait, je craignais de subir les conséquences de mes actes, prisonnier des chaînes de mon devoir. Fermant mes paupières, une myriade d'image envahis mon esprit, de sensations, le bal... Oui... Le maître de mes songes m'avait marqué jusqu'à ma propre chair cette nuit là, où mon âme s'est brisée et je coulais dans le gouffre des ténèbres. Plongé dans mes pensées, je percevais toujours le flot de son timbre.... Lointain mais présent...

« Il me serait si facile de te prendre tout ce que je veux de toi, sans que tu puisses t'y opposer mais je ne veux pas te faire violence. »

Pourquoi donc ? Mon intellect versatile ne trouvait clé à cette énigme lourde de sens mais je me doutais que la réponse viendrait à coup sûr. De nouveau libre de me mouvoir, je patientais d'avoir la fin mot de l'histoire.

« Ton désir pour moi et égal au mien pour toi»

Percé à jour.... D'un souffle, d'un soupir, mes paupières se soulevèrent, dévoilant mon regard proche de l'astre solaire, flamme désireuse. Mes doigts caressèrent mes lèvres où doucement s'esquissait un sourire équivoque, mes abîmes coulèrent sur son visage, cette terrible obsession. Je n'avais plus besoin de me cacher et soit, le voile de ma froideur s'évapora tel de la cendre soufflée par la bise. Il avait face à lui le mâle que ses gestes avaient engendré, une rose noire autrefois devenue prédatrice et dangereuse aujourd'hui. Un cadeau désirable que de me revoir ainsi après des années de séparation ou délice empoissonné ? Il me sembla que le temps venait de s'arrêter, facétie de Chronos à se pendre à nos mots, à se languir de ma réponse déjà formée mentalement.

« Quelle perspicacité Alessandro alors que je mettais mon attirance derrière une froideur hivernale. Mais soit …. Je jouerai franc jeu avec toi comme tu l'as toujours fait jadis. Oui, même par delà les lunes qui s'écoulèrent, mon obsession envers toi me plongeait dans les ténèbres de la folie. Je choisi d'écourter l'échéance en prenant amants.... Or... Jamais je ne pu être satisfait pleinement. Pourquoi veux-tu savoir ? »

Je le laissais sciemment digérer le fait que d'autres hommes partagèrent ma couche, effleurèrent d'une façon taquine mon derme avant qu'avec plaisir je ne les dévore... Ne vienne à les laisser épuisé entre le linceul de draps à l'aube, loque humaine vite mis à la porte sans la moindre pitié. Je n'allais pas les épargner après avoir profité du fruit du pêché. Autrefois peut être éprouvais-je ce sentiment … Maintenant je m'en trouvais complètement dénué. D'un geste de la main je retirais les mèches sur mes abîmes aux reflets de miel, puis, mon doigt se pointa sur lui. Ainsi en cette position je continuais sur ma lancée.

« Tu as su tisser les germes de la sulfure tentation sur mon âme, un poison qui se répandait dans mes veines jour après jour, nuit après nuit. Une envie vivace de ressentir tes lèvres sur les miennes, tes menottes sur le vallon de mes courbes, de goûter à la saveur de ta bouche, de succomber à tes penchants. Des années de frustration et de haine à me retrouver désireux de te revoir toi... Et uniquement toi ... Seule la mort aurait eu ce pouvoir de me rendre libre de ce venin attractif à ton égard … Chose futile et vide de sens à mes yeux qu'attenter à mon existence pour une délivrance éphémère.  »
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Giacomo Léonetti  (Terminé) I_icon_minitimeposté le Lun 01 Fév 2010, 01:49

Je me détournais de lui le temps d'apaiser le gouffre en mon sein, lutte entre ma passion et ma raison, ce déchirement douloureux, miroir brisé de mon âme et mon coeur. En vain. Ma dextre attrapa le verre sur la table, le prenant en main. Je me mis à le serrer si fort que la pièce de vaisselle se brisa, ses morceaux s'enfoncèrent dans ma paume, mon sang carmin roula sur la peau, sans que je n'en ressente la douleur. Attiré par le bruit, l'un de mes fidèles domestiques vint à moi, de s'entêter à prendre mon membre blessé. Mon seul regard le fit s'arrêter, glacial, celui d'un prédateur désireux de fondre sur sa proie.

« Je n'ai nul besoin d'aide pour ma main.... Va plutôt harnacher Bayard pour ma sortie nocturne... »

De nouveau en tête à tête avec l'objet de mon obsession, mes sphères intenses se posèrent dans les lacs d'Alessandro. Sans réponse, comme s'il faisait exprès de garder ce zeste de touche tragique à mon état. Je me noyais dans ses lagons, gouffres sans fond qui m'avaient tant perdu par le passé, amenant ma fièvre avant que le maître de mes songes ne brise la glace qu'il formait de son inertie. Par son approche, la distance qui nous séparé devint celle de l'épaisseur d'une feuille, rêve fugace. Silencieux, je le laissais prendre ma main, déglutis à ses doigts retirant les morceaux de verre avant de passer sa langue sur ma plaie. Maudite réaction de mon corps qui s'embrasait à ce fruit exotique, à cette chaleur qui m'enveloppait de son étreinte. Mon regard le remercia après que je sentis la douleur en ma chair disparaître grâce à son sang, baume régénérateur.

« Est-ce-pour cela que tu veux monter Bayard à l'instant ? Pour accentuer encore ta frustration et continuer à ressentir cette brûlure ? »

Mes paupières s'ouvrirent de surprise à sa question pleine de véracité, à ma fuite, envolée sauvage pour éviter de plier l'échine à .. demander sa grâce. Qu'il ne vienne à éteindre la flamme du diable qui m'embrasait encore et toujours. Une fierté mal placée certes pourtant si importante en soit... Un frisson me parcouru l'échine à son acte équivoque, son mordillement de ma nuque. Non... Je me faisais violence afin de m'empêcher à sauter à sa bouche, la raviver de mes ourlées de chair, mes menottes le collant contre mon corps. Que je sois damné à le supplier de me recouvrir de sa personne.

« Si tes montures ne t'ont jamais satisfaites c'est simplement que tu pouvais pas l'être. Tu trouveras ton plaisir quand je le voudrai, ce soir lorsque tu monteras Bayard, souviens toi que je suis ton Alexandre et que tu es mon Bucéphale. »

Alessandro... Tu me marquais en ton nom.. Ta possession. Je compris que tu avais fort déprécié le contact de mon serviteur sur mon membre. Ainsi, toi aussi, tu ressentais cet appel qui déversait ton poison en tes veines, te menait aux gouffres de la folie ? Je me sentis bouleversé, moi âme devenue ténébreuse à cause de ma noire attraction envers lui... Un souffle factice sorti de la porte de ma bouche.

« Alessandro... Que je le veule ou non... Ma noire obsession fait en sorte que je suis tiens... D'âme et de corps... Et seule la mort pourrait changer cette réalité ... »

Mes lippes effleurèrent les siennes en un frôlement fugace avant que je me retire, ma voix soupirante.

« Quant à ma sortie, je voulais t'inviter à te joindre à moi.. En tout remerciement de m'avoir ramené Bayard. Jamais je n'ai accordé cette faveur à quiconque. L'acceptes-tu ? »

Je ne cherchais pas trouver réponse à son rire, je me doutais qu'elle viendrait.

« La mort ne changera rien à tout cela, au contraire elle t'offrira entièrement à moi»

Certes, sur ce point il avait raison.. Je deviendrai sien à jamais... Pour l'éternité. Perspective effrayante et attractive. Là, j'attendais avec impatience sa réponse, accepterait-il de me suivre... Je le souhaitais... Sincèrement … Un sourire de connivence se dessina sur mes ourlées de chair, à le voir montrer la sortie.

« J'accepte cet honneur avec joie mon bel ange. »

Fier, je sortis du Palazzo, mon beau tentateur à ma suite. Je m'approchais de Bayard, où d'un rapide mouvement, je montais sur son dos, créant une esquisse de l'homme et de la bête. Une alliance si proche et sensuelle à se demander si nous ne formions pas qu'un être, un centaure recouvert du manteau de la nuit. Assuré qu'Alessandro me suive, je parti au galop, l'onde du vent cinglant mon visage, les rayons de la Divinité lunaire offraient à ma rivière de jais une myriade de reflets, mon attitude cavalière attirait le regard. Les heures s'écoulaient alors que doucement, un calme paisible inondait mon sein, mon visage s'apaisait de ne faire qu'un avec ma monture, de sentir la pénombre m'envelopper, le paysage défiler en une ligne d'horizon. Rien de pathétique n'existait sous la magnificence du firmament à part lui et moi...

Brusquement l'onde liquide nous surpris, humidifiant mes atours, ma chevelure. Mes abîmes profonds se coulèrent sur le visage de la vénusté, magnifique maître de mes songes, donnant le message de rentrer. Je me refusais de prendre le risque d'une mauvaise chute, une blessure fatale sur les montures pour cause du sol boueux. Le temps semblait éternel avant que nous puissions profiter du sec et les étalons trouver la sécurité de l'écurie. Le menant à ma chambre, la danse de mes doigts retira mon tabarro, ma chemise, guêtres qui tombaient en un bruit mou sur le sol. Les perles de mes cheveux retombèrent sur mon torse nu, dessinèrent des arabesques sur ma peau, vision à damner à sain. Haussant un sourcil, je le vis lécher sa lèvre inférieure. Ma dextre attrapa une dague sur ma table de nuit, et, sans une once de crainte, j'égratignais ma gorge.

« Tu dois être affamé.. Alessandro... Nourris toi à mon cou ... »

Je fermais mes paupières, en l'attente qu'il ne daigne prendre son offrande. Étrangement, face à ma décision, un calme limpide m'habitait, il était écrit en lettres de sang que je viendrais succomber à ses desseins, à son joug. Je ne faisais qu'avancer l'inévitable. A l'entente des sons, je suivais ses pas qui raccourcissaient la distance le menant à moi. Bientôt je sentis sa paume sur mon cœur, remonter le long de mon cou, suivre mes veines. Mon impatience, germe du mal me fragilisait. Je me questionnais sur son hésitation...

« Tu sais à quoi tu t'engages j'espère car je ne reculerai pas »

Ma tête se hocha, symbole que je connaissais les risques à ma demande surprenante et se qui adviendrait ensuite. Mes muscles se contractèrent aux crocs venant percer le barrière de mon derme, suivit d'un magma incandescent de désir. Si fort et si brutal que mes jambes me lâchèrent, mon enveloppe charnelle s'embrasa, flamme désireuse, un soupir de complaisance s'entendit, la fièvre s'emparait de mon être. La balade de ses mains ne faisait qu'accroître l'effet dévastateur sur ma conscience. Je me sentis à peine transporté par ses bras puissants, me menant à ma couche.



*Le maître vampire se caressa le bord des lèvres avant de murmurer* Ce qui se passa ensuite lorsque ce cher Alessandro me porta à ma couche ? Où je me languissais dans l'étreinte de mes draps ? Je pourrais vous conter ce morceau, mais par taquinerie je ne le ferais pas. Mais si vous éprouvez vraiment l'envie de le découvrir, pourquoi ne viendrez-vous pas directement le lui demander ? Je suis sûr que mon amant de l'ombre apprécierait de vous conter en détail ce moment que nous avions attendu si longtemps. Je l'imagine user de sa possessivité maladive si touchante.... En vous brisant un à un les os ou pourquoi pas.. vous crever les yeux afin de vous apprendre que nul droit est de ressentir du désir pour moi. Oui... Le maître de mes songes dispose d'une pointe de sadisme mais... Sachez que sa réaction est toute à faite normale. On peut dire que j'appartiens à ses désirs depuis une éternité. Sa reine noire sauvage s'effeuillant sous ses seules menottes et se consumant au contact de sa bouche.... Je vais éviter de penser à ces légers détails avant de me montrer moins délicat et courtois envers vous … Continuons donc mon passé qui vous interroge tant …

Des pas résonnèrent, une voix m'épela or, je me trouvais bien loin. Mon esprit vagabondait dans les tourments du monde fantôme, le voile fin illusoire qui n'attend qu'à se nourrir de notre existence. Des mains ouvrirent à l'envolée le lourd rideau bordeaux, illuminant les courbes de mon corps nu, ma silhouette alanguie sur le ventre, la draperie cachant ma croupe. Ce brusque changement de luminosité me fit passer à travers la stase du demi sommeil. Mes paupières commencèrent à papillonner, ma vue et mon ouïe décelaient de nouveau les informations, comme si je venais de renaître à la vie. Devant le regard de mon serviteur, un feu courroucé naquis aux confins de mes prunelles. Ma main l'attrapa à la gorge afin de l'approcher, mon souffle suave caressait son grain de satin, ma menotte libre saisit la dague ensanglantée de la veille. Arme qui bientôt trouva sa place contre la gorge.

« Oses encore me regarder avec cette pointe de désir à l'intérieur de tes prunelles, je prendrai un malin plaisir à t'arracher la vie sans une once de pitié. Ton cadavre à terre servira de leçon … Nul être ne dispose du droit de me contempler en ma nudité. Maintenant.. Part me préparer un bain. »

Ma prise se relâcha, délivrance éphémère à ce pâle miroir désireux qui très vite obéit à ma doléance. Ma dextre et sénestre repoussèrent le linceul de drap, mes pieds se posèrent sur le sol, un soupir factice sorti de la porte de mes lèvres, réponse muette à mes courbatures. A chacun de mes pas il me semblait qu'un millier d'aiguilles chauffées à blanc perçaient mon corps. Alessandro... Tu ne m'avais vraiment pas ménagé pour que je ressorte en cet état décadent, poupée de tissu chiffonnée par ton ardeur. Je maudissais ma faiblesse et ce poison qui traversait la course de mes veines, noire douleur miroir d'une nuit de safran. Je mettais de côté ma haine envers ma faiblesse pour m'approcher du bain, promesse d'une douce relaxation. Mes doigts frôlèrent l'onde liquide, merveilleuse tentatrice, miroitement d'envie de soulager mes muscles. Je ne pu résister longtemps à son appel impérieux à m'unir à elle, l'essence des roses noires jouant sur les vaguelettes m'envoûtait, mes paupières se fermèrent. Le monde s'effaçait autour de moi alors que je me sentais enfin entier, apaisé de la flamme carnassière, maîtresse de mon obsession à sombrer entre les flots du Prince de la Nuit.


Dernière édition par Giacomo Léonetti le Ven 19 Fév 2010, 15:28, édité 2 fois
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Giacomo Léonetti  (Terminé) I_icon_minitimeposté le Mer 03 Fév 2010, 02:30

Mes sphères irisées d'ambre se dévoilèrent de nouveau, mes doigts suivirent les marques impétueuses sur mon épiderme, encore fraîches, mes pensées se firent volage. Mettant fin à ma contemplation , je quittais mon bain afin de me sécher, ma silhouette taillée dans l'acier liquide dégageait une force latente et prédatrice, renforcée par mon âme néfaste emplit de vengeance endormie. Attrapant mes atours, mes mains se destinèrent à mettre une à une les atours qui cacheraient chaque parcelle de ma peau diaphane à vue. Prêt, je marchais dignement jusqu'à mon bureau où je trônais royalement, ayant l'unique envie de profiter de ma solitude souveraine. Je ne promettais pas de divulguer ce qui se passerait si une quelconque personne venait à briser le miasme de ma solitude... J'en avais besoin pour mettre au point mon propre avenir, ce destin tracé en lettres de sang qui venait de m'enfermer dans sa cloche de verre. Ma fleur offerte en offrande au maître de mes songes et sa parole me destinait à devenir son amant de l'ombre.. Sa monture où seul lui me chevaucherait. Reine Sauvage et fière, je ne savais si longtemps je tiendrais cette relation qui me damnait à un funeste avenir. Ou mon agacement ne restait que le fruit de mon côté prédateur et libre ?

Je n'eue pas le temps d'y penser que la porte s'ouvrit brutalement, qu'un de mes serviteurs déposa sur mon bureau d'ébène une lettre. Pris par la curiosité, je me servis de mes ongles pour l'ouvrir, pour découvrir son contenu secret. A peine fini ma lecture, je claquais des talons et je quittais le palazzo des Léonettis... Mon erreur fut de ne pas avoir remarqué la teinte ensanglantée de la lune, mauvais présage d'une mort certaine. Non, trop aveuglé par le rappel de ma soeur défunte et mon obsession à satisfaire mon désir rougeoyant de vengeance, je galopais sur le dos de Bayard. Oubliant même ma propre sécurité. Arrivé sur le Ponte di Rialto, une lueur de rage brillait à l'intérieur de mes orbes, à comprendre que je venais de tomber dans une toile bien ficelée. Quatre hommes à la mines patibulaires m'entourèrent, si bien qu'il m'était difficile de reculer ou d'avancer. Je me faisais silencieux, mon esprit acéré analyser la situation qui s'annonçait.... laborieuse. Lieu trop étroit, à dos d'étalon... Une défaite inévitable

Pourtant, je me battrais avec la rage d'un lion et je n'offrirai pas facilement victoire. Vif, j'attrapais la garde de mon sabre ainsi la bataille commença. Les coups mortels pleuvaient, la confrontation des lames d'aciers offrait le glas des notes du chant de la mort, les stratagèmes se tissaient. Je persistais à repousser les assauts, voir à réussir à défaire l'un de mes assaillant, la pointe de mon arme déchirant les muscles de la main, avant de venir se fondre de manière doucereuse dans le cœur. Son râle d'agonie m'arracha un sourire carnassier alors que je sentis une traînée chaude sur ma joue. Une blessure qui augmentait mon ardeur, la danse mortuaire de mes estocs. Occupé sur le deuxième, je fus surpris par la cambrure de ma monture qui abattirent ses sabots sur le crâne d'un de mes assaillants avant de fuir. Dos à terre, je compris vite le pourquoi de sa fuite à la blessure sur son encolure mais cette pensées offrit la chance à l'un des survivants de me transpercer l'épaule gauche. Pas un son, reflet de ma douleur s'entendit ni ne s'afficha sur mon visage tentateur. Non. D'un grand coup de mon pied, je le renversais avant d'entourer son visage de mon bras. Je parvins à le dénuquer, miasme de mon étreinte fatale. Encore un.... Unique... plaie à ce combat agaçant.

A peine me retrouvais-je sur mes jambes qu'un cri de douleur déchira la pénombre de cette nuit, que je crachais une gerbe de sang avant de m'effondrer à genoux. Je me sentais défaillir sous les dégâts d'un carreau figé en ma chair. Je percevais sa pointe d'onyx au zeste sanguine, instrument du malin m'amenant à succomber, à m'offrir aux mains squelettiques de la faucheuse. Agonisant, mes abimes profondes se déposèrent sur l'homme se nommant bourreau, prêt à me couper la tête. Je me maudissais de mon impuissance où doucement les germes du mal enracinaient leur poison en mon sein, mon esprit s'éteignait, mes forces me quittaient... Était-ce ma fin ? Ainsi, moi le dernier fils des Léonettis me consumerait dans l'oubli ?

Pourtant, sous mes yeux ouvert de surprise, la tête du mortel se sépara de son tronc, sa coquille inerte tomba dans un bruit mou, une ombre fugace se découpait dans la pénombre, belle et dangereuse. Alessandro... Je n'arrivai pas à parler sur l'instant tétanisé et attiré par le manteau de ténèbres qui le recouvrait, découvrant sa face froide et prédatrice. Ce côté guerrier inflexible sous le masque de l'amant passionné. Marmoréen, implacable, un regard froid et coupant, divinité immortelle où je perdais mes rivières voilées en ses abîmes d'ambres. Sans un mot il me portait, béatitude et dénégation de me détester. Je haïssais mon apparence décadente, mes pétales fanées et ma vie qui s'échappait aux comptes gouttes sur le moment alors que le destin nous rassemblait pour une scène tragique. Ma tête se cala contre son torse, où je m'y réfugiais, mon odorat profitait de son odeur, mes paupières se refermèrent... Lourdes. Je voyageais entre deux mondes entre la vie et la mort durant la chevauchée. Je percevais de manière voilé la réalité des choses, la fièvre, germe de sulfure incandescence me menait aux rivages de la folie. J'ignorais où le maître de mes songes me portait ni le lieu, mes sens s'altéraient. Les dernières traces de mon énergie vitale s'embrasaient à repousser l'échéance, inévitable tourment du gouffre infini. Je persistais à survivre, à combattre le rideau mortuaire à l'apparence d'une forme volatile. Je cru perdre connaissance un laps de temps très bref avant que je n'entende la mélodie de sa voix.

« Je vais guérir toutes tes plaies puis je retirerai la carreau et guérirai la plaie, néanmoins tu ne pourras pas survivre plus de quelques heures »

Le froid s'insinua en mes veines à entendre l'inévitable, une douleur muette brillait à l'intérieur de mes gouffres. Essayant de m'asseoir, je crachais une gerbe de sang sous l'effort et la douleur qui me tiraillait, m'anéantissait. Par folie ou par déraison, mon regard coula sur son visage, sur le visage de cette vénusté tenant entre ses mains mon âme, fier et indomptable alors qu'au plus profond de ma chair, ma douleur n'en était que plus vivace. Du dos de la main, je retirais les perles bordeaux aux abords de ma lèvre. Puis, mes pensées s'écoulèrent en des mots qui ne trahissaient en rien les maux de mon corps.

« Soit... Mais si c'est hélas ma fin... Alessandro.... Fais moi tiens de ta fougue et ta passion, aspire mon âme jusqu'à ma dernière goutte, seul présent que je puis te faire... Toi.. Qui représente l'astre brûlant qui m'a aveuglé... Le tentateur de ma damnation... »

Je le voyais hocher la tête en silence à mes propos, avant que ne vienne un morceau de bois entre mes lèvres. Soutenant ses abîmes, je le sollicitais de continuer, ne pas prendre fis de ma faiblesse.. Que je prendrais très mal... Ma fierté et mon honneur y pâtiraient. Je ne tremblais pas alors que ses crocs s'enfoncèrent dans ma jugulaire, ma fontaine à vie se vidait afin de devenir un élixir exquis à son palais. Mon esprit s'endormit, mes sens s'étourdissaient, le monde semblait tourner autour de moi. Sur un nuage cotonneux, je noyais mes prunelles au fond de ses billes d'aciers comme s'il s'agissait de l'unique moyen de rester en cette réalité. Le fil d'Ariane qui m'empêchait d'être accueillit par les bras de l'aliénation. Je ressentis de manière moins cruelle le carreau déchiqueté mon ventre à sa délivrance, mon hémoglobine coulant en un débordement rapide. La teinte diaphane de ma peau prenait une touche blafarde, symbole du linceul mortuaire qui se préparait à m'arracher au maître de mes songes. Son sang sur ma plaie agit en un baume régénérateur, la lésion interne ne paraissait plus.

Reposé dos au lit, mes bras l'enserrèrent alors que le prince de la nuit se gorgeait de mes dernières forces, de mes dernières gouttes carmines. Mon souffle devenait un fin ruisseau, mes paupières se refermèrent, mon organe de vie désirait s'échapper de ma prison de chair. Ainsi, en cet état, l'échange de nos âme commença lorsque son poignet ensanglantée se déposa sur mes lèvres. Me gorgeant de ce liquide, les premiers effets me transportèrent sur un monde alambiquée, idyllique avant que ne vienne l'impression d'un magna incandescent se faisant passage à l'intérieur de mes entrailles. Une douleur qui me terrassait au fil et à mesure, pourtant je n'avais de cesse de continuer à boire cette essence fatale. Minutes après minutes jusqu'à ce que le membre ne me soit retiré. La chute vertigineuse de la damnation me couvait de ses bras, ses deux yeux acérés se réjouissaient de mes cris intérieur, mon impuissance à sombre entre les flots d'une mort sans que cela soit réellement exacte.

Les images de mon passé défilaient en mon intellect, germe de sulfure souffrance, poison vénéneux à revoir au ralenti les chaînes de mon devoir, ma noire obsession, mon destin en lettre de sangs. Mon corps alangui entre les draps... Offrande à mon amant de l'ombre. Les sensations entêtantes qui avaient su me rendre entier.. Enfin après une éternité à ne jamais connaître pleine satisfaction, sa fougue passion alors que nous ne faisons plus qu'un... J'en soupirais de complaisance avant que je ne plonge dans un profond sommeil sans rêve.. Mon corps quant à lui, coquille vide subissait les affres du changement entre la mortalité et l'existence vampirique.

Je me réveillais le lendemain, mes paupières commencèrent à papillonner alors que doucement je quittais ce qui fus autrefois une vie.. humaine.... Je venais de devenir une Reine Noire prédatrice et dangereuse profitant de l'immortalité... La Rose sauvage d'Alessandro qui pourrait continuellement étioler mes pétales pour mieux me savourer. Mon index effleura mes lèvres alors que je ressentais une soif avide.... Agaçante …. Mes prunelles ambrées cherchèrent du regard une silhouette familière, tant espérée et attirante, mon ouïe captait des bruits qu'autrefois ma conscience ne pouvait percevoir. Je me perdais face à toute ces découvertes comme si je venais de naître à la vie, un nourrisson qui devait apprendre chaque étape de l'existence depuis le début. C'est ce moment que choisi, l'objet de mon obsession pour s'asseoir à mes côtés. Je l'écoutais en scellant mes mots derrière mes lèvres, mes sphères acérés se déposant sur son visage, sa nuque, la fleur du désir s'enflammait en mon âme ténébreuse. Ma langue passa sur mes canines, sur ma lèvre inférieure face à ma constatation d'être appelé par ces légers signes et ma détresse à vouloir me confondre de nouveau avec son corps.... Je me faisais rage pour éviter que ma bestialité ne s'éveille.

Mon calme revenu, je réussis peu à peu à reprendre la maîtrise de mon enveloppe charnelle qui dorénavant se trouvait assise, mon dos appuyé contre la tête du lit. Mes sphères topaze se coulèrent sur la vénusté, divine tentatrice à la beauté fatale. Je patientais de ouïr de nouveau le filet de sa voix..

« J'espère que l'incident de cette nuit ne se reproduira plus, je ne peux pas être derrière toi pour te protéger de ton impulsivité. »

Une douche froide que cette parole, hélas pleine de véracité. De par ma stupidité, je faillis causer ma propre perte, et... la sienne ? J'enrageais à cette perspective. Ma paume se déposa sur sa joue, un sourire s'esquissa aux commissures de ma bouche. Je savais que dire et sans honte, je murmurais à son attention.

« Pardonne-moi de cette erreur fatale... Alessandro... Prince de mes songes ... Je m'acquitterai de ne plus jamais te décevoir et pour cela je te fais une promesse sur mon honneur. Qu'importe le temps, qu'importe mon état, je traverserai les flammes de l'enfer pour venir à toi... Je serais ta rose noire qui verserait son poison à quiconque ne vienne te faire défaut.... Et rien ne pourra changer cet état de fait. »

Une promesse où je m'acquitterai quitte à en payer le prix... Mes paroles restaient de l'or pur lorsque j'en faisais le sermon et rien ne possédait un pouvoir assez puissant pour la briser... Un moyen de payer ma dette à son égard. Petite mais nécessaire... Et si pour la garder en place je devais devenir son servant malgré ma soif de liberté, je le ferais. Sans peur ni regret. La seule façon que je soutenais ses gouffres de manière inflexible lui indiquait la sincérité de mes phrases.


Dernière édition par Giacomo Léonetti le Jeu 04 Fév 2010, 02:53, édité 1 fois
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Giacomo Léonetti  (Terminé) I_icon_minitimeposté le Jeu 04 Fév 2010, 02:44

Le poignet que mon tentateur me tendit me fit frissonner... Suivit de son ordre où je traversais la barrière de sa peau de mes crocs. A l'écoute de son conseil, je compris la façon adéquate de parvenir à ses desseins, à une morsure efficace. Mais sur l'heure, je me contentais de la saveur exquise sous mes papilles, cet élixir de vie qui passait en travers de ma gorge, éveillait des désirs loin d'être chaste... Je ne changerais pas avec le temps et je ne ferais qu'aller en m'empirant. Cette petite pensée m'amusa et je doutais que mon côté... Hum gastronomique ne manquerait pas de lui plaire. Croiser de nouveau les rivages du stupre en sa compagnie.... Divine réflexion … Je continuais d'atténuer mon appétit avant que le membre ne vienne à être retiré.

« Il te faut d'abord étudier mon bel Alexandre, si tu es un élève attentif, je saurai te récompenser. »

Je me demandais s'il savait l'effet qu'avait sa pique, dite avec un sourire. Un moyen de parvenir à son but, à me voir de moi-même sous sa domination pour mieux toucher de mes doigts les cieux entre ses bras possessifs. Allongé sur le lit, j'écoutais ses propos, l'histoire de son clan, analysant tout dans le moindre détail. Une fois que je sois assuré d'avoir eu toute les données, mon timbre aux reflets de miels murmura.

« Je vois... Terrible passé que cela dont j'ignorais l'existence avant que tu viennes te montrer à moi cette fameuse nuit. Ta place de guide doit t'être difficile... D'où l'importance de m'avoir tant observer par désir d'avoir un homme de l'ombre sur qui compter ? Si c'est cela, je le deviendrai, tes yeux et tes oreilles... Ton amant caché.. Ton plus fidèle serviteur ... »

Je venais de montrer ma perspicacité et fidélité en moins de quelques secondes. Mais maintenant... Là, je me jouais à m'alanguir entre les draps, ma langue passant sur mes canines de manière taquine, mon ongle caressait de manière sensuelle sa nuque.

« Vas-tu te contenter à me regarder désireux ou viendras-tu éteindre cette flamme que tu sais si bien... attiser ? A moins que tu ne crains de t'épuiser vite à la tâche... Mon beau tentateur. »

*Le regard du maître vampire lança des éclairs face à une soudaine curiosité de connaître ce qui advint.* Ce qui se passa ensuite ne nous regarde que nous.... Mais depuis lors... Je suis à son service.... Ses yeux et ses oreilles tout en m'occupant de ma tâche de maître vampire, intendant de la meute soumise .... Maintenant... Vous connaissez en principe les grandes lignes de mon histoire... Alors... Partez loin avant que je ne me serve de vous en tapis …Vous avez assez abusé de ma patience ...


Dernière édition par Giacomo Léonetti le Jeu 04 Fév 2010, 12:32, édité 2 fois
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Giacomo Léonetti  (Terminé) I_icon_minitimeposté le Jeu 04 Fév 2010, 02:51

Que voilà un fier conquérant qui vient frapper à la porte de notre belle cité.

FICHE VALIDEE

N'oublie jamais que l'impulsivité est la marque des bêtes et que tu veux bien plus que cela

Si tu ne veux point sombrer dans l'oubli n'oublie point d'écrire ton Livre de la Nuit.
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Giacomo Léonetti  (Terminé) I_icon_minitimeposté le Jeu 04 Fév 2010, 03:03

Un plaisir que d'être accueilli par toi, mon cher Alessandro, voir même un honneur.

Tu me l'as déjà dis de nombreuses fois mais je changerai pas à ton égard mon côté taquin.... *Sourire qui en dit long sur ses lèvres*
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Leana CadoreLeana CadoreFinally found myself
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Giacomo Léonetti  (Terminé) I_icon_minitimeposté le Jeu 04 Fév 2010, 08:54

*.*


...


*__*


....


^____^ Bienvenue officiellement mon cher tuteur *.*

*trop contente*

Par contre, la classe d'être validé par Sandro moi je dis Giacomo Léonetti  (Terminé) 502648 C'est tellement rare... *file avant de se faire taper*

Nan mais classe le nom en violet ! Voilà une journée qu'elle commence bien moi je dis ! \o/ Champagne ! (ou pas xD)

*file commencer à bosser*
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Giacomo Léonetti  (Terminé) I_icon_minitimeposté le Jeu 04 Fév 2010, 11:29

Merci de venir m'accueillir en personne chère Leana.

*Le Maître vampire s'approche de sa protégée, lui effleure les lèvres des siennes avant de murmurer à son lobe.*

Je t'ai fait longtemps attendre ma chère protégée non ?

*Un sourire taquin fleurit sur ses ourlées de chair. *

Quant à mon amant, il est normal qu'il vienne de lui-même... Je lui appartiens...
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Giacomo Léonetti  (Terminé) I_icon_minitimeposté le Jeu 04 Fév 2010, 12:40

... oulà..., z'allez faire des trucs à trois ?! BeuuuuuuURK !

*grimace en imaginant la scène avant de filer ce cacher et de se faire ramener par la peau du cou par sa joueuse *

Bi-en-ve-nu Giacomo, et au plaisir de te croiser de loin ! :p

*voix quelques peu sur-jouer pour faire plaisir à la joueuse*
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Gabriele VolturriGabriele VolturriEn attente d'un titre...

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Giacomo Léonetti  (Terminé) I_icon_minitimeposté le Jeu 04 Fév 2010, 13:08

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Giacomo Léonetti  (Terminé) I_icon_minitimeposté le Jeu 04 Fév 2010, 16:52

*Un sourcil se hausse à l'écoute d'Aria*

.... Cela ne risque pas de se faire très chère louve... Je la vois comme une fille.. D'autre part je ne suis pas intéressé sexuellement parlant par les femmes.

Merci de cet accueil enjoué.

Ainsi qu'à toi, Gabriele.
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Giacomo Léonetti  (Terminé) I_icon_minitimeposté le Jeu 04 Fév 2010, 19:44

C'est tout à fait normal, je serai bien indigne si je n'étais pas venu en personne =)

*Le laisse approcher sans fuir, se retient de le mordre quand il effleure ses levres et fini par soupirer*

Tu n'as même pas idée ! Moi qui suis une grande impatiente... (ou pas xD)

Certes xD *veux même pas imaginer, mauvais pour le cerveau Giacomo Léonetti  (Terminé) 502648*
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Giacomo Léonetti  (Terminé) I_icon_minitimeposté le Sam 13 Fév 2010, 15:19

Wow.... La fiche... Comment dire... est des plus fournies xD
En tout cas bienvenue =)
Et en parlant de trucs a trois... Cela risque-t-il de m'arriver ? >.> Dans ce cas je préfèrerai être prévenue hein xD
Théoriquement... Ça pourrait être... /SBAF/ 'me tais =O

Sur ce bon Rp parmis nous *a me fait penser que maintenant je dois répondre au bal \o/*

*va rejoindre doudoune \o/*
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Giacomo Léonetti  (Terminé) I_icon_minitimeposté le Sam 13 Fév 2010, 22:48

Mon amant de l'ombre, ma voluptueuse Favorite dans mon lit ..... Mmmmmm idée intéressante. Si je peux y mêler mon doux Livio et mon fougueux Gabriele, cela me donne des perspectives alléchantes.

Et oui va répondre Favorite indigne ! Sinon se sera le fouet et les chaînes !
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Giacomo Léonetti  (Terminé) I_icon_minitimeposté le Sam 13 Fév 2010, 23:14

*ferme les yeux, bouche les oreilles et chante tres fort une chanson du futur (bah ouais, J. n'etait pas né en 1650 Giacomo Léonetti  (Terminé) 502648 )* I tried to be someone else, but nothing seemed to change...

*sort avant d'imaginer tout ce monde dans le même lit*


(ça sert a rien, j'avoue xD)

Moi j'ai reponduuuuuu ! \o/ *resort*
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Giacomo Léonetti  (Terminé) I_icon_minitimeposté le Dim 14 Fév 2010, 01:51

'sont tarés ces vampires ... comment autant de gens peuvent-il bien rentrer dans le même lit ! 2 des fois c'est limite, alors bin 6 voir 7 O.O

Bêêêêêêêêêêêê !!! *imitation du mouton qui n'a rien a faire là mais qui sonne cro bien ! *
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Giacomo Léonetti  (Terminé) I_icon_minitimeposté le Dim 14 Fév 2010, 02:03

Bien le merci Dame Aeryn *Lui baise la main sourire charmeur.*

Sur une nuit à trois ? Je ne suis pas friand des femmes alors ne craignez pas de voir mes menottes sur vos courbes. Même si vous pouvez penser que cela soit alléchant.

*Son sourcil se hausse à l'écoute des idées de son amant, ses abîmes se posent sur lui glacial.*

Alessandro ..... Je n'ai nul désir de me soumettre à tant de monde ... Tes lèvres et ton souffle certes mais si tu éprouves le penchant de m'offrir à d'autre, ce ne sera pas avec mon grès. Il te faudra voir à utiliser chaînes et collier au préalable... Entraves parfaites si je me trouve entre tes mains à ce moment là.

(Ça va pas la tête ? >-< *lui lance une brique* La prochaine fois que je te vois sur msn je t'arrache les oreilles *o*)

Sur ce je vous laisse... De tels propos m'ont... refroidi... Je pense que je vais me trouver quelque chose à me mettre sous la dent.... *Ne dira pas sa façon de voir de savourer la proie passant sous ses mains*
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