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 Arabella di Fuorine

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Arabella di Fuorine I_icon_minitimeposté le Dim 02 Aoû 2009, 14:48

~*~*~

Nom : di Fuorine (nom d'immortel, son nom de famille humain importe peu).

Prénom : Arabella, celle qui exauce les voeux (cf histoire)

Âge : 93 ans, encore une jeune enfant...

Âge de mort Humaine : 19 ans

Classe : Haut Vampire

Pouvoir(s) : Télépathie

Qui est votre créateur ? Livio Volturri

Codes : oui oui j'ai lu, hein Papa XD


~*~*~


Caractère :
Ma race est, de fort loin, apparentée à celles qui sucent le sang de l'homme, de moins loin à celles qui absorbent ses forces vitales pour se nourrir. J'ai raffiné mon goût encore davantage. Je m'abreuve de beauté. Je vis de beauté. Oui, littéralement.
Catherin L. Moore
Cette Infante n’est pas des plus bavardes. Elle préfère au contraire regarder de loin, pour mieux apprécier l’ensemble d’une scène. Arabella écoute volontiers les conversations, sans pour autant y prendre part. Mais soyez bien sûr qu’elle en retiendra tout. Ses passe-temps ? La peinture. Vous comprendrez donc qu’elle puisse rester sans bouger devant une fontaine pendant des heures, essayant d’appréhender les mouvements des jets d’eau pour mieux les dessiner ensuite. La jeune immortelle aura donc un regard critique sur tout et tout le monde. Certains croiront – à tort – qu’elle fait preuve de dédain ou d’orgueil. Mais il n’en est rien. Elle recherche simplement la beauté, persuadée de pouvoir trouver une once de distinction dans toute chose. Bien que cela puisse être une qualité pour certains, cela devient parfois un défaut. Perfectionniste et exigeante, elle n’accepte pas de se nourrir d’un breuvage sans saveur. Elle patientera donc le prochain repas plutôt que de perturber ses papilles.
Cette patience est un de ses plus grands atouts, ainsi que sa fidélité. En effet, elle voue un respect assouvi à Livio, son Créateur. Il représente pour Arabella l’odeur de sa dernière vie, ce goût divin de pêche mielleuse qu’elle ne peut retrouver nulle part ailleurs qu’auprès de lui. Elle reste donc d’une imbécilité profonde quand il s’agit d’obéir. Confondant parfois amour et culte divinatoire, elle lui sera fidèle aveuglément. Autant ne pas s’en prendre à lui, car même si la jeune fille présente un tempérament plutôt calme, elle peut aussi faire preuve d’un caractère glacial et hargneux si on blesse son Créateur ! Vous aurez été prévenu...



Physique :
La beauté refuse de se plier à la contrainte de la signification .
Sonia Delaunay
Comment décrire Arabella si ce n’est par ce seul mot : Vampire. Une peau douce et translucide où les veines se reflètent d’un bleu cristallin, une bouche fine et tendre au sourire gratuit mais destructeur, un regard perle scintillant sous la lune, une chevelure soyeuse d’un blond neigeux, une silhouette gracile aux gestes moelleux, des mains frêles et raffinées, le tout promené d’un pas léger presque dansant. Elle ne joue pas de ses atours trop facilement. Femme d’esprit plus que de corps, elle préfère utiliser ses charmes avec intelligence plutôt que d’ouvrir son décolleté pour amadouer les désireux. En parlant toilette : la belle est vêtue d’une longue jupe de velours bleu nuit, d’un veston sombre décoré d’un ruban azuré, et d’un chemisier immaculé à la dentelle remontant à la naissance de sa gorge. Il lui arrive souvent de se déplacer pieds nus, ne supportant que pour de courtes durées l’exiguïté et l’esthétique de ses bottines de cuir noir. Croisez-la et vous serez sublimé par ses 1m63 de volupté. Mais cela ne voudra pas dire qu’elle vous aura remarqué...


Histoire : cf ci-dessous


~*~*~


Autre(s) : Si le style d'écriture vous dérange n'hésitez pas à me le faire remarquer, que je m'adapte lors de mes RP! Mais j'écrirai un peu moins que ça, je me suis juste un peu - beaucoup? - lâchée pour la présentation...

Comment avez-vous connu le forum : Serafino Tancredi. 20 points gratuits pour lui ^^ => ça c'est fait.


Dernière édition par Arabella di Fuorine le Ven 07 Aoû 2009, 16:10, édité 9 fois
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Arabella di Fuorine I_icon_minitimeposté le Dim 02 Aoû 2009, 14:58

Histoire


~ Chapitre Premier ~
Enfance

Rien n'est plus lent que la véritable naissance d'un homme.
Marguerite Yourcenar



Fin du XVème siècle, Venise, San Croce.

Alors que le soleil tourmentait de ses derniers rayons roux les êtres de la Nuit réfugiés dans leurs repères, un premier cri se faisait entendre dans une modeste maisonnée du quartier. Cette petite humaine à la chair tendre et aux poings serrés, tant attendue par ses géniteurs, appela dans son éclat de voix la faucheuse qui emporta sa mère du même souffle. Cette ultime souffrance maternelle était malheureusement bien répandue en cette époque troublée par les crimes, les gangrènes, et les maladies infectieuses ; si bien que le père ne s’en affligea que quelques jours. Il prénomma alors son enfant « Arabella », ou « celle qui cède à la prière, qui exauce une volonté », en mémoire à l’amour porté à son épouse avec qui il avait conçu cet être cher et soyeux.

Durant les dix-sept années qui suivirent, il éleva son unique fille avec humanité, soin et poigne de fer, éloignant tout prétendant d’une mine bourrue et fatiguée. Et Dieu sait combien il était difficile de se tenir à cette tâche, car la charmante avait développé une grâce et une finesse que bien des gentilshommes venaient courtiser.

La petite famille ainsi composée avait investi depuis un an dans un coq, deux poules et une barrière de fortune qu’ils rafistolaient chaque semaine. Les oeufs récoltés étaient, tous les trois jours, déposés dans un panier tressé, où Arabella les livraient avec attention en échange de quelques sous ou d’un service rendu. Et la vie suivait paisiblement son cours pendant une année.



~ Chapitre Second ~
Rencontre

L'art est fait pour troubler.
Georges Braque


Notre histoire commence alors ici. Ou du moins ceci pourrait être la genèse de cette chère et tendre livreuse.


Un nouvel arrivant en ville avait, cette semaine-là, passé commande auprès du père de la belle pour leurs oeufs. Arabella, comme à son habitude, échangea son tablier contre le panier posé sur l’unique table de la pièce. Elle passa la porte avec un dernier mot pour son père, et s’engouffra dans les ruelles vénitiennes d’un pas leste. La foule ce matin était plus dense et plus agitée qu’à l’ordinaire. Surement la conséquence en ce mois de février, du Carnaval qui approchait à grand pas. A chacun sa parure, son masque et sa compagne. C’est là que l’on pouvait distinguer ceux qui n’en avaient pas encore, de ceux qui se considéraient comme serein. « Pouvaient-ils l’être à juste titre ? » me direz-vous. Pas tous bien sûr. Car il existait déjà de ces créatures de rêve qui se délectaient à faire languir leurs prétendants pour les refuser au dernier moment.

Arabella arriva sur une plazza en effervescence. A peine ensoleillée, le pavé était pourtant déjà foulé par des dizaines de chausses. Les souliers de ces dames claquaient sur le sol, rythmant les discussions des marchands et du roulement grincheux de leur charrue. La jeune fille s’arrêta devant une façade décorée. La porte, surplombée d’un écriteau doré où qui savait lire pouvait reconnaître le nom de l’échoppe, était poussée. « Au Masque d ‘or ». Par les fenêtres étaient exposés aux yeux des passants des masques d’apparat, finement travaillés, et soigneusement placés sur des velours sapin, pourpre et marine. Arabella entra timidement.

- Il y a quelqu’un ? lança-t-elle.

Seule sa voix voyagea dans la pièce. Les effluves de l’établi lui sautèrent alors au nez, réveillant un certain intéressement chez elle. Le contraste avec les odeurs de la rue était d’autant plus marqué que c’était la première fois qu’elle entrait dans une de ces boutiques. La livreuse referma doucement la porte derrière elle, couvrant le chahut extérieur ; puis elle regarda autour d’elle. Le ravissement de couleurs et de formes qui suivit lui arracha une inspiration d’étonnement. Chaque oeuvre semblait bien différente de celles d’à côté, tout en gardant cette similitude qu’apportait la forme humaine des visages. Plumes, dorures, voluptés et assortiments entraient en compétition dans cette seule pièce aux étagères garnies. Tous regardaient la nouvelle venue. Leurs yeux étaient tiraillés entre malice, caprice et charme, tandis que leurs sourires fins appelaient à faire connaissance. On aimerait tant, dans ce moment de découverte, entendre l’un des masques prononcer quelque son. Rien que pour le plaisir d’associer cette voix d’ange aux traits raffinés qui l’entoureraient alors.

Perdue dans une admiration béate, Arabella n’avait pas entendu le propriétaire des lieux entrer par l’arrière-cour. Elle sursauta quand une voix polie tinta dans l’établi :

- Puis-je vous aider Mademoiselle ? Cherchez-vous masque à votre visage ? Je peux peut-être vous conseiller si vous me renseignez sur le caractère qui vous sierra le mieux en cette année. Il y en a ici pour tous les goûts ma chère. L’enjouée, la charmeuse, l’espiègle, la discrète...

Arabella resta sans broncher, les lèvres entre ouvertes dans sa surprise, le panier d’oeufs toujours serré entre ses bras. Le jeune homme qui se tenait en face d’elle la bouleversait presque autant que l’Art qu’il pratiquait. Assez grand, l’allure légère et soignée, il dégageait la présence apaisante qu’un artiste arbore naturellement. Et pour couronner le tout, il ne devait pas avoir plus de vingt-trois ans. La jeune fille cligna des yeux pour se ressaisir et balbutia quelques confusions avant de se présenter :

- Vous avez commandé les oeufs de notre famille, je vous les livre donc ce matin comme il en a été convenu.

L’homme s’excusa, bien que l’attitude d’Arabella ait été ambigüe. Cette curiosité enfantine avait d’ailleurs arraché à l’artiste un de ces sourires pleins de sympathie. Rares étaient les jeunes filles qui se perdaient encore dans les méandres de la modernité, quand toutes travaillaient à accéder à la cour des hommes aisés. Il percevait la jeune livreuse comme un chat évoluant au beau milieu d’une meute de louves. Mais le chat aussi peut sortir ses griffes, et il n’avait pas l’air de trop mal se débrouiller pour le moment...
Pendant qu’il laissait cours à ses métaphores psychologiques, Arabella ne cessait de regarder autour d’elle. Le plafond aux poutres peintes de ça et là, les tentures des mêmes velours que ceux des vitres d’exposition, les tables aux formes et tailles différentes, les étagères remplies d’oeuvres indescriptibles... Son regard revint vers le jeune homme après quelques minutes. Le silence s’était installé dans la boutique, laissant le rythme de leurs deux respirations se croiser. Reprenant conscience de sa position, elle tendit le panier à l’artiste en dirigeant son regard vers le sol. Il releva la tête, comme sortant d’un songe.

- Vos oeufs..., soupira-t-elle timidement. Si je ne revenais pas à la maison rapidement mon père s’inquièterait.

Sans mot dire il reçut le couffin et sortit la moitié des oeufs pour les déposer sur la plus grande table, au milieu de feuilles griffonnées de croquis. Il chercha ensuite sous son veston la bourse de cuir qui contenait ses pièces et paya bien assez pour la quantité qu’il avait prise. Arabella se prépara à protester, mais il l’en empêcha en levant la main, un sourire aux lèvres.

- Ne vous inquiétez pas, gardez cette monnaie. Je suis certain que vos produits en valent la peine ! En tous cas la livraison est de qualité. Et remerciez bien votre père pour le service.

Il rendit le reste des commandes à la jeune fille avec une douceur que l’on aurait pu croire exagérée. Arabella n’était pas intervenue, perturbée par les quelques mots qui avaient précédé l’échange. Elle acquiesça pour prouver sa compréhension et se dirigea vers la sortie quand il l’interpella :

- Revenez dans une semaine, je vous en reprendrai le même nombre. Au fait, je ne me suis pas présenté : Giorgio Mirone. A qui ai-je l’honneur ?

Il avait fini ses paroles en tirant la révérence. Elle écarquilla les yeux, sa bouche s’ouvrant et se refermant comme le ferait un poisson. Un son parvint à se dégager de ses cordes vocales pour répondre à la question posée.

- Arabella... Je reviendrai, comme demandé par Monseigneur...

Puis elle disparut dans les rues bruyantes.


Dernière édition par Arabella di Fuorine le Ven 07 Aoû 2009, 14:51, édité 4 fois
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Arabella di Fuorine I_icon_minitimeposté le Dim 02 Aoû 2009, 15:12

~ Chapitre Troisième ~
Envoûtement

Si tu m'aimais, et si je t'aimais, comme je t'aimerais !
Paul Géraldy


Au bout de plusieurs mois, une certaine routine s’était installée entre les deux jeunes gens. Une fois par semaine, avec l’approbation de son père, Arabella venait livrer sept oeufs frais, ayant pris soin de choisir les plus gros et plus beaux qu’elle eut trouvé. Elle arpentait les rues d’un pas enjoué vers le repère de l’artiste, puis toquait à la porte avant d’entrer sans attendre nulle réponse. Le jeune homme l’accueillait alors avec la grâce liée à son Art, payait sa marchandise, et la faisait asseoir dans un fauteuil aux accoudoirs dorés et au coussin moelleux. Elle s’y posait délicatement, prenant garde à ne pas froisser les tissus, ou salir le mobilier. Dans ces moments-là, elle se sentait telle une dame d’importance, et le temps passait à une rapidité monstre. Giorgio lui racontait alors avec fougue des récits et légendes de toutes sortes et de toutes époques, contant parfois l’Histoire de tel masque, ou l’inspiration qui avait engendré tel autre. Pour la jeune fille, la vie était bien paisible et elle rêvait si souvent de finir ses jours comme cela. Arabella ne se posait pas de questions sur la relation qu’elle entretenait avec l’homme, et elle aurait d’ailleurs été bien incapable de différencier son amour pour l’Art de son respect pour la personne. La plénitude qui la tenait se composait de bien trop de sentiments qu’elle n’avait jusque là jamais ressentis de cette façon. Curiosité, amitié, passion, émerveillement, admiration, allégresse, confusion, et j’en passe. La pauvre fille se laissait aller, submergée par des flots d’images et de sons qui lui parvenaient, s’extorquant par on ne sait quelle mystère des récits de Giorgio et de la magie de ses masques. Une heure après être arrivée, Arabella repartait à ses livraisons, les pieds à terre, la tête dans les vapeurs de légendes, accompagnée par un geste d’au revoir serein de son conteur.

La jeune fille passa sa dix-neuvième année.


Un jour, alors qu’Arabella s’apprêtait à partir, Giorgio lui fit une demande des plus audacieuse. Du moins c’est ce qu’elle pensait...

- Serez-vous libre ce dimanche ? esquissa-t-il. Je serais très heureux si vous m’accompagniez à l’église. J’en ai déjà convenu avec votre cher père, n’ayez crainte. Je n’attends plus que votre approbation... Accepteriez-vous ? ajouta-t-il en laissant sa tête tomber sur le côté.

Elle ne pouvait y croire. Ses oreilles bourdonnaient tant les mots étaient forts à son sens. Allez savoir si son imagination ne s’était pas un peu trop développée ces derniers mois... Mais elle savait ce qu’il entendait en prononçant sa demande. L’ayant regardé évoluer pendant des heures, ayant écouté tant de ses histoires ; Arabella connaissait son âme, elle avait l’impression de pouvoir se diriger dans les méandres de ses pensées sans encombre. Elle accèderait à sa demande, et se marierait donc ce dimanche.


Le jour donné, la charmante brillait plus qu’à l’ordinaire. Elle avait récupéré les économies de la demeure pour se parer avec soin. Même si ses atours n’étaient pas ceux d’une digne dame prête à se marier, ils convenaient parfaitement à sa classe sociale. D’autre part, Giorgio l’avait déjà vue habillée sans artifice, et il n’avait jamais daigné faire une remarque ni même un signe de dédain. Aujourd’hui la future faisait donc en quelque sorte preuve de distinction par rapport aux jours ordinaires, malgré que le résultat - bien qu’appréciable par quiconque ayant un soupçon de bon sens - eusse été encore amélioré par une aide extérieure. Le père de la belle était en effet déjà parti depuis un moment, livrant la marchandise qui ne l’aurait pas été sinon. Pas très conventionnel pour l’époque, je vous l’accorde, mais une affaire restait une affaire. Surtout quand les demandes se faisaient rares ! Et ce mariage n’était après tout qu’un mariage de basse échelle.

L’élégante partit donc seule vers la place centrale, virevoltant dans son jupon de dentelle fine. Devant l’autel, la chevelure fauve refléta la lumière qui traversait les vitraux. La peau blanche parsemée de rousseurs se tinta de rose sur les paumettes. Les mains gantées qui tenaient le bouquet de frêles bourgeons fleuris frémirent, et les iris clairs scintillèrent à l’échange des voeux. Au fond de la nef, des larmes coulaient depuis plusieurs minutes. Les poings serrés sur sa robe, Arabella était restée crispée et silencieuse.



~ Chapitre Quatrième ~
Vertiges et Décadence

Rien, aucune créature au monde n'est plus ridicule, et déplaisante, qu'une fille amoureuse.
Erik Orsenna


** Trahison. Infidélité. Lâche ! Comment a-t-il... ? Quand aurait-il pu... ? Pourquoi n’aurais-je pas... ? Il m’a invitée, invitée au mariage. À SON mariage. **

Non, ce n’était pas le sien à elle, mais bien celui de l’Autre qui se tenait aux côtés de Giorgio. Celui de l’Inconnue qui venait de la détrôner. Celui de l’Enfant de renommée que l’argent ne fâchait pas. Arabella en comparaison était une fleur des champs : belle à la lueur du jour, tant qu’on ne la confrontât pas à quelque ornement exotique. La jeune fille n’attendit pas la fin de la cérémonie pour s’éclipser. Elle poussa la grande porte dont le grincement résonna dans l’église. Tant pis si on la remarquait, rien n’importait plus vraiment à présent. Arrivée au dehors, elle put enfin reprendre sa respiration. A l’intérieur, les deux amants se regardant dans les yeux l’avaient étouffée, lui coupant le souffle sans qu’elle ne puisse le retrouver ensuite. Sans même réfléchir plus, Arabella se mit à courrir dans les rues. Elle passa devant l’atelier qu’elle avait tant chéri, mais n’y projeta aucun regard. « Regarde-moi, regarde-moi partir », lui disait-elle. « Tu ne me verras plus ! Non c’est bien fini, tu vois. J’ai été trop naïve... ». Elle ne s’arrêta pas de fuir. Les bâtisses défilaient au bord des ruelles. La jeune fille continua vers le Nord, puis traversa le Rio Marin. Deux fois. Elle s’échappa ensuite vers San Paolo. Après une longue course, elle s’arrêta, à bout de souffle. Ses larmes avaient séché, ne laissant qu’une trainée de sel qui piquait la peau par endroits. Arabella regarda alors autour d’elle, pour la première fois depuis qu’elle avait quitté l’église. Elle se trouvait sur un petit pont piéton, enjambant gracieusement un des nombreux canaux de la ville. La jeune fille rejeta alors la tête en arrière et éclata d’un rire nerveux, accompagnant l’hystérie intérieure qui l’envahissait petit à petit.

** Que je suis idiote ! J’y ai tellement bien cru... Arrête de rêver, il n’a jamais rien pensé de toi ! Je ne le sais que trop bien maintenant. Comment ai-je pu être aussi sotte ! La bêtise incarnée. Je suis ridicule... La situation est tellement risible ! Allez-y braves gens, riez ! Riez avec moi, riez DE moi ! Aujourd’hui tout vous est permis alors ne vous retenez pas ! RIEZ ! Quel ridicule cette petite ! Naïve comme on ne l’a jamais vu. Ignorante comme on ne le voit plus ! Regardez-la cette enfant, elle rit d’elle-même... Oui, je ris, de moi, mais encore ? N’ai-je pas un droit de colère sur ma personne ? Je vous avoue, je suis mortifiée par ma bêtise. Ne voyez-vous pas le courroux que j’entretiens pour ma stupidité ? Je porte bien cette humiliation en moi et elle ne partira point si facilement. Sortez... Laissez-moi... Je ne vous veux pas, je ne vous ai pas faite mandée !... Voilà que j’adresse la parole à mon fort intérieur... N’est-ce pas là le début de la folie ? C’est ce qu’ils disent, les voisins. Et la folie... N’est-ce pas là l’oeuvre du Diable ? L’incarnation du pêcheur ? En rien je n’ai pêché si ce n’est par ma sottise. Seigneur, portez vos grâces sur mon âme, protégez-moi... **

Alors qu’elle divaguait, Arabella avait continué à arpenter les ruelles vénitiennes sans vraiment y réfléchir. Elle se trouvait maintenant au bord du Canal Grande, et la nuit commençait déjà à tomber. Sans prendre plus conscience des dangers qui allaient bientôt sortir de l’ombre, l’imprudente s’assit au bord du canal, les pieds au dessus de l’eau. Quelle agréable sensation qu’était cette brise pénétrant sous ses lourds jupons. Elle ferma les yeux et soupira. Courrir à travers les rues avait peut-être autant fatigué la belle que de faire face à la vérité. Arabella était restée au bord du canal, sans penser plus. Elle se laissait aller aux courants d’air qui emmêlaient ses cheveux fins, balançant ses pieds au rythme des vaguelettes. Quelques heures étaient passées sans qu’elle ne bougeât plus, absorbée par son épaisse inactivité, captivée par chaque frémissement de branche. Le couvre-feu était déjà passé depuis plusieurs dizaines de minutes, et les derniers aventuriers nocturnes sortaient en titubant des auberges pour regagner leur domicile. En passant, certains hélèrent avec verve la charmante créature, mais sans succès. Arabella avait presque atteint un état de sérénité profonde. Plus rien – ou presque – n’aurait pu déranger sa tranquillité. Un corbeau croassa de l’autre côté du canal, puis s’envola dans un froissement bruyant de plumes noires. Le signal. Il était l’heure pour elle aussi de quitter cet endroit humide. La jeune fille se leva, chancelant sur ses jambes engourdies. Elle reprit son avancée sans but, d’un pas lent et las. Prendre le temps de poser les pieds, l’un devant l’autre. Ecouter chaque claquement de soulier sur le sol. Découvrir la courbure des pavés, puis sentir le reflexe humain qui rétablit l’équilibre corporel par une crispation de la cheville. Arabella regardait droit devant elle, sans pour autant faire attention au paysage qui l’environnait. Elle inspira l’air frais qui s’offrait à son nez, et s’exprima à demi-voix :

- J’ai été insouciante et stupide d’y croire n’est-ce pas... Mais ne dit-on pas « l’espoir fait vivre... les insouciants » ? Pourtant je n’ai plus vraiment d’espoir. Alors devrais-je disparaître ? Me laisser emporter par la nuit ? Peut-être est-ce là ma solution.

La jeune fille errante garda la fin de ses réflexions pour elle. De toutes façons cela n’avait pas grande importance. Toute cette mascarade – c’était le cas de le dire - allait bientôt prendre fin. Elle ne le ressentait pas, elle l’aurait juste VOULU..


Dernière édition par Arabella di Fuorine le Ven 07 Aoû 2009, 14:50, édité 5 fois
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Arabella di Fuorine I_icon_minitimeposté le Mar 04 Aoû 2009, 22:25

~ Chapitre Cinquième ~
Le Passeur

Exigeons de pouvoir mourir en beauté. Et n'oublions jamais qu'il y a dans le suicide moins de folie qu'on voudrait le croire et plus de clairvoyance qu'on oserait l'imaginer.
Roland Jaccard


Le regard perdu au loin dans la pénombre, Arabella souriait étrangement. Ses lèvres étaient tirées entre satisfaction – allez savoir pourquoi -, béatitude et folie. Elle se déplaçait en longeant les façades, murmurant de temps en temps des bribes de phrases incompréhensibles à tout être humain digne de ce nom. « Viens vers moi, viens me prendre... J’attendrai mon tour, j’espère qu’il viendra bientôt... Je suis lasse... Viens me chercher... ». Arabella s’arrêta sur un des innombrables ponts qu’elle n’avait pas encore traversés. Elle se pencha au dessus de l’eau pour apercevoir le reflet de la lune. « Je viendrai à toi s’il le faut... ». Mourir ici ne serait pas si désagréable : sauter ne prendrait que quelques millièmes de secondes, et se noyer ne serait pas si douloureux, vu l’état de somnolence déjà atteint par la belle. Elle regarda les reflets se mouvoir à la surface, jusqu’à ce qu’un papillon de nuit vint frôler sa main pour repartir tout aussitôt dans la pénombre des rues. Sans raison, Arabella se mit à marcher derrière l’insecte, essayant de suivre sa trace. Elle s’arrêta net à l’angle d’une ruelle sombre, attendant que sa vision s’habituât.


- Et bien, regarde ce que tu nous apportes là ! Je ne pensais plus trouver d’aussi tendre créature à ramener à la maison à cette heure-là...


La voix était claire et douce, provenant d’un peu plus loin dans l’obscurité. Le papillon virevoltait autour d’une jeune femme, à peine plus âgée qu’Arabella. Ses traits étaient d’une perfection inhumaine : une peau blanche et soyeuse, des mains graciles, un nez fin, une chevelure soignée, des yeux scintillants, des habits d’apparat. La grâce qui se dégageait de cette jeune femme éblouit Arabella qui ne tarda pas à exprimer un soulagement déplacé.


- Si j’avais su que ma Mort aurait été si agréable à l’oeil je l’aurai cherchée plus ardemment !


Un sourire délicat prit naissance entre les lèvres charnues de l’être de nuit.

- Voilà qui est intéressant... Aurais-je à faire à une dame de haute cour pour qu’elle soit au courant des races de l’ombre ? Savez-vous qui je suis ma chère ? Savez-vous ce que je suis ?


- Evidemment ! Vous êtes mon ange noir, ma Mort, mon Passeur, mon Charon ! Je veux traverser le Styx et vous allez m’aider... Emportez-moi, j’irai où vous me mènerez, je vous obéirai... Par pitié tuez-moi !


Le sourire angélique se transforma en un rire raffiné.

- Vous êtes surprenante ma jolie, c’est bien la première fois que l’on me suivrait de plein grès en étant conscient des dangers, mais sans pour autant comprendre l’enjeu de l’histoire !


L’immortelle s’était approchée d’Arabella et avait posé sa main frêle sur la sienne. Sa peau était glaciale, telle qu’on s’y attendait pour un ange de mort. Pourtant, aucun frisson ne parcourut l’échine de l’humaine. Le contact duveteux était trop tendre et léger pour en ressentir le froid. Arabella ne se fit pas prier quand son Passeur la tira par le poignet, et elle suivit son destin docilement.

La nuit était bien avancée lorsque le vampire et sa proie arrivèrent au Palazzo des Volturri. Arabella s’était laissée portée par la silencieuse silhouette qui la précédait, savourant les instants de grâce qu’avait été cette promenade nocturne. Elle ne faisait pas vraiment attention à ce qui l’entourait, ni où on l’emmenait. Son guide aurait pu lui parler qu’elle aurait acquiescé sans comprendre. Tout allait finir, et rien ne lui importait plus.

Les deux créatures entrèrent par une porte dérobée. Le portail des Inferno d’Arabella se referma derrière elle en un grincement à peine audible. Le vampire l’amena jusqu’à une pièce aménagée où d’autres de ces congénères attendaient. On assit l’humaine sur une chaise. Ses vêtements furent troqués pour de plus beaux atours. On la recoiffa, la choya, telle l’invitée d’honneur qu’elle était. Quelques mots furent échangés, que la jeune fille ne prit pas la peine de comprendre et qu’elle n’aurait d’ailleurs pas pu déchiffrer même avec la meilleure volonté du monde...


- C’est la troisième que le Sire nous demande ce soir ! s’inquiéta l’un. J’espère qu’il va bien... L’agitation qu’il y a en ce moment n’est pas pour lui plaire.

- En tous cas, commença un second, heureusement que tu as trouvé un dernier repas, nous aurions été obligés de prendre dans les réserves de qualité supérieure. Cela aurait été dommage, Monseigneur Alessandro veut juste reprendre ses forces et ses esprits. Mais l’as-tu goûtée au moins ? Est-elle digne de notre Signore ?

La jeune femme qui avait amené Arabella jusqu’ici toussota puis s’excusa. Elle s’approcha de sa trouvaille avec grâce et attention pour lui adresser la parole d’un sourire charmeur. Elle joua son jeu. Rien ne valait la peine de l’effrayer avec des histoires inutiles, puisqu’elle était docile de cette façon.

- Ma petite, prêtez-moi votre sang voulez-vous ? Il me faut vérifier que vous êtes bien prête à être reçue par notre Seigneur la Mort. Je ne voudrais pas le décevoir.


L’insouciante présenta sa paume ouverte à son demandeur, comme hypnotisée par son destin. Les quelques oreilles présentes dans la pièce purent distinguer avec précision les frêles folies qui continuaient d’entretenir l’enfant.


- Alors ce n’est pas vous ma Mort... Vous êtes son serviteur n’est-ce pas ? Quand pourrai-je la voir ? Je veux la voir.


- Il vous faut être présentable pour qu’elle daigne bien jouer avec vous. Elle est délicate et exigeante. Nous voulons prendre soin d’elle du mieux que nous pouvons, et cela passe par les Hommes que nous lui amenons.

Pendant qu’elle expliquait, le vampire avait recueilli la main tendue d’Arabella et en avait entaillé la peau en surface. Elle essuya du bout de son index les quelques gouttes pourpres qui perlèrent, puis porta son doigt à son nez et enfin à ses lèvres. Un goût fruité, peu ferreux, presque sucré. Cela conviendrait parfaitement. Arabella se sentit soulevée, puis posée sur ses deux pieds. Son Passeur lui sourit légèrement.

- Allons voir celle que vous cherchez. La Mort vous attend avec impatience.

Arabella essaya de répondre mais ne put qu’esquisser une grimace en comparaison de ce qu’elle recevait. Elle partirent toutes les deux dans les couloirs du Palazzo, d’un pas silencieusement processionnaire.


La jeune fille avait suivi son guide depuis plus d’une demi-heure avant que celle-ci ne s’arrête devant une lourde porte sculptée. L’humaine se stoppa derrière son Passeur sans mot dire. Elles restèrent ainsi plusieurs minutes, accolées à la porte, au garde-à-vous. Arabella essayait de rester aussi immobile que le serviteur fidèle. Elles attendaient. Qu’attendaient-elles au fait ? « La Mort est capricieuse » avait-on soufflé. En plus de la bonne personne, il lui fallait le bon moment... Soit ! Arabella n’en avait que faire de patienter un peu plus encore. Elle avait déjà franchi le portail de ses Enfers en entrant ici. D’autant plus que l’attente n’était pas des plus désagréables. Accompagnée d’un ange, elle s’était promenée dans la plus somptueuse des demeures, éclairée par quelques rayons de lune. Elle pouvait à présent humer le doux parfum embaumant la pièce qui lui était pour le moment fermée. L’odeur était fraîche comme la nuit, et suave comme une sucrerie. Tant de sensations en si peu d’effluves pour un si petit corps. Mais la jeune fille restait sereine, apaisée par la fin qui arrivait. L’intrigue n’avait plus aucun intérêt maintenant que l’on connaissait la victime. La seule chose qui manquait était le visage de l’assassin, mais cela ne pouvait être qu’une divinité sinon à quoi bon tout ce luxe ? Cela serait donc chose appréciable dont il était inutile de se préoccuper.


Sans qu’Arabella n’ait pu distinguer le signal, son guide entra respectueusement dans la salle puis laissa son invitée passer la porte à son tour. La jeune femme qui avait recueilli notre petite proie tira une révérence puis sourit presque tristement avant de disparaître dans les couloirs. La grande entrée se referma derrière Arabella, la laissant seule, ou presque...


Dernière édition par Arabella di Fuorine le Ven 07 Aoû 2009, 02:11, édité 2 fois
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Arabella di FuorineArabella di FuorineEn attente d'un titre...

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Arabella di Fuorine I_icon_minitimeposté le Ven 07 Aoû 2009, 01:00

~ Chapitre Sixième ~
Renouveau

Vivre, c'est naître sans cesse. La mort n'est qu'une ultime naissance, le linceul notre dernier lange.
Marcel Jouhandeau


La pièce était spacieuse, l’agencement soigné. Les décors, aussi traditionnels que luxueux respiraient l’éternité. Beauté pérenne de l’Art qui survit à son concepteur. A la fenêtre, une toute autre élégance était assise, innocente délicatesse aux traits fins et au parfum harmonieux. Alessandro regardait au dehors la nuit suivre son cours. Il essuya le coin de sa bouche, fraîchement nourrie. Arabella, effondrée au pied du lit, avait peine à respirer. Une traînée vermeille souillait son cou pour se perdre ensuite dans son décolleté. Appuyée faiblement sur ses mains, elle regardait le sol au carrelage dont la symétrie parfaite devenait vertigineuse. La morsure lui avait réveillé l’esprit. Ses pensées vagabondes se succédaient plus vite que jamais. Mais ce n’était pas cela qui la déroutait, non. Une autre sensation avait pris place en son âme. Un sentiment qui n’était pas le sien, mais bien celui du vampire qui s’était abreuvée à sa gorge quelques minutes auparavant. Il jubilait, repus. Quelle étrange émotion que celle de laisser une proie apprécier par elle-même quel sera son sort. Cette compréhension dans le regard, ce tremblement dans les mains, ce frisson remontant l’échine. Aucune raison ne pouvait expliquer cela, ou du moins aucune raison humaine censée. Les respirations d’Arabella se firent irrégulières et sifflantes. Elle se redressa avec peine, et se laissa retomber en arrière, adossée au lit, la tête vers le plafond. La jeune fille voulut parler, mais aucun son ne sortit de sa bouche sèche. Elle se contenta de penser.


** Tuez-moi, ma Mort ne me ferait pas autant languir... Et je ne vous supplierai pas, cela vous plairait trop que vous me laisseriez geindre. **

Elle n’essaya pas de découvrir ce qui lui était arrivée. En suivant son guide dans la ruelle sombre, Arabella avait signé son arrêt de mort. Elle ne le reniait pas. Elle l’avait même cherché. Maintenant il n’y avait plus qu’à attendre, jusqu’à ce que le sommeil éternel l’emporte. Son corps engourdi ne répondrait plus d’ici peu. Déjà, les fourmillements commençaient à se sentir au bout des doigts. Le sang qui avait coulé était froid, trace sèche sur sa jeune peau. Les yeux clairs devenaient difficiles à garder ouverts ; le regard, perdu dans les caissons travaillés de la voûte au dessus du lit, s’assombrissait. Une voix suave se fit entendre au loin, dans les vapeurs encore présente de la réalité.


- Auriez-vous recommencé mon frère ? Ne pas finir votre repas devient fréquent... De plus, je trouverai bien dommage de laisser une si tendre créature finir sa vie maintenant.


La suite de l’argumentaire se perdit dans le bourdonnement des tympans d’Arabella. Après le toucher, elle perdrait l’ouïe, puis la vue finirait de s’affaiblir, ne laissant que l’odorat et le goût. Cela aussi disparaîtrait. Et tout serait bel et bien terminé ! Mais il n’en fut pas ainsi. Des effluves exquises parvinrent au nez de la mourante, un visage gracieux et angélique passa dans son champ de vision, une main ferme et tendre à la fois soutint sa nuque puis une autre caressa sa chevelure. La volupté était différente de celle d’Alessandro. Plus sucrée, plus élémentaire, avec une pointe d’espièglerie dans le geste. Les lèvres de Livio se portèrent au cou d’Arabella, qui ne put empêcher un gémissement timide. La douceur charnelle qui soutira à la demoiselle ses derniers instants de vie n’est malheureusement pas racontable ici, car aucun terme de notre langage ne pourrait décrire la richesse de l’instant.


Un goût ferreux chatouilla les papilles d’Arabella. Le liquide descendit dans sa gorge ce qui la fit tousser. Elle rouvrit la bouche inconsciemment, redemandant à s’abreuver. Cette fois la saveur fut contradictoire. L’amertume du métal se mélangeait à une fraîcheur estivale que la jeune fille ne parvint pas à nommer tout de suite. Elle chercha un instant. Son esprit était étrange, comme très affuté, trop vif. Qu’importe. Pêche ! Et miel. Le goût s’accentua. Comment ne pas résister à un tel délice. Arabella soupira. Petit à petit sa vision redevint nette, son corps se dégourdit. Les sensations restaient inexplicables, froides. Mais plaisantes. Elle se redressa. Assis sur le lit, Livio lui tenait la main, la regardant de ses yeux émeraudes. Alors c’était cela, être mort ? Pourquoi avoir peur quand l’au-delà est si jouissif ! Arabella ne regrettait rien. La nouvelle Infante porta la main de son Créateur à sa joue, et ferma ses paupières pâles. Elle Lui serait fidèle dans son immortalité.



~ Epilogue ~
Art de vivre

Evil is a point of view...
Interview with a vampire.


L’Infante passa plusieurs années à s’instruire sur les races nocturnes, participant activement aux lectures que son créateur lui faisait, fouillant dans les ouvrages des temps anciens, consultant tout être doué de parole qu’elle croisait au Palazzo. Puis elle réfléchit, longtemps, à son existence, à son utilité, à son éternité. Elle s’allongeait sur sa couche aux draps noirs, les lourds rideaux la protégeant de tous rayons solaires. De temps en temps un être soumis venait prendre des nouvelles, lui apportant par la même occasion un repas. Rares furent les fois où elle se délecta. Exigeante, délicate, elle préféra alors s’habituer à espacer ses repas pour les avoir de qualité. Quand elle ne méditait pas, elle apprenait l’Art. Ecriture, lecture, chant, poésie, musique... mais surtout la peinture. On aurait pu la croire associable par moment. Elle entrait dans un autre monde, observant d’un oeil alerte un objet, une scène, un être. Arabella se perdait alors dans les détails, étudiant chacun des contours avant de le poser sur sa toile. Puis elle repartait errer dans les couloirs, vivant une immortalité paisible et loin de toute chamaillerie politico-raciale.


Dernière édition par Arabella di Fuorine le Ven 07 Aoû 2009, 17:40, édité 1 fois
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Livio VolturriLivio VolturriEn attente d'un titre...

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Arabella di Fuorine I_icon_minitimeposté le Ven 07 Aoû 2009, 17:18

C'est un vrai plaisir de t'accueillir parmi nous ma chère Infante

FICHE VALIDEE

Que tes nuits soient douces et tendres.


N'oublie pas de créer ton Livre de la Nuit si tu ne veux sombrer dans l'oubli
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Arabella di Fuorine I_icon_minitimeposté le Ven 07 Aoû 2009, 19:16

Bienvenue !
(En rouge :yes: )


T'as enfin fini t'as fiche, bravo tu l'as mérité ! ;)
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Arabella di Fuorine I_icon_minitimeposté le Ven 07 Aoû 2009, 21:15

Hey, enfin en violet, pas finit de lire ta fiche snif...mais je le ferai :p

Allez bienvenue une bonne fois pour toute :p!
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Rafaelo ValianteRafaelo ValianteEn attente d'un titre...

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Arabella di Fuorine I_icon_minitimeposté le Ven 07 Aoû 2009, 21:41

Bienvenu à toi ^^
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Arabella di Fuorine I_icon_minitimeposté le Sam 08 Aoû 2009, 01:00

L'engeance malsaine des vampires continue d'engendrer ses minions.

Puissent-ils mourir dans les flammes de l'enfer qu'ils veulent braver !


Et bienvenue ^_^
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Arabella di FuorineArabella di FuorineEn attente d'un titre...

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Arabella di Fuorine I_icon_minitimeposté le Sam 08 Aoû 2009, 11:39

Mici à tous ^^

** contente d'avoir fini sa ficheuh **

vais pouvoir rp XD
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Leana CadoreLeana CadoreFinally found myself
Fighting for a chance
I know now
this is who I really am


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Arabella di Fuorine I_icon_minitimeposté le Sam 08 Aoû 2009, 11:53

Bienvenue officiellement =P

Bon, va falloir que je lise maintenant... lol

Oui, tu vas pouvoir rp =) Donc bon rp !
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