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Il y a de ses femmes que l'on dit voluptueuse, sensuelle, faite seulement de désir, de celui de vous rendre fou et de vous tourmenter... Peut-être que Calixte est faite de cette chair là. Elle n'est pas succube, pas pour ce que l'on en sait car elle n'en donna jamais la moindre vérité, mais elle eut toujours été capable de jouer de ses charmes, de ces talents que ce corps plein d'humanité lui offrit. Un petit minois délicieux, un sourire qui vous vendrait un empire, un regard posé sur une silhouette aguicheuse dont la démarche semble pleine d'assurance... Pauvre fou, vous vous tenez devant l'objet de votre perte, celle qui a fait de vous une proie, pathétique pantin.

Calixte, ou de son vrai nom Zaléra, ne porte aucun amour pour ce qui l'entoure, les humains, les démons, les lycans, les vampires... à vrai dire, elle ne leur tient également aucun objet de haine. Elle est de ces femmes qui s'ennuient très rapidement, sans doute trop. Elle est de cette nature inconstante qui ne peut rester bien longtemps dans un même endroit, surtout lorsque ce dernier n'offre plus rien d'attrayant. La loyauté n'est que peu de chose pour elle et il est tout aussi bon de se méfier d'une démone capable de soupirer des mots aux embruns empoisonnés pour ses propres besoins. Égoïste et sans doute étrangement matérialiste, il est très "facile" de l'acheter car tout se négocie. Offrez-lui ce qu'elle désire et vous gagnerez son attention ainsi que ses services.

De belles conversations et de paroles, elle brille d'une personnalité plus sombre et complexe qu'il n'y paraît. Visiblement amicale, l'esquisse toujours au bout des lèvres, elle donne des airs de muse amusante, festive et joueuse. Toutefois, Calixte reste démone, et elle est comme un serpent qui resserre doucement son étreinte jusqu'à vous étouffer. Son talent? Savoir se rendre indispensable... ou de vous en convaincre.... et finalement par vous rendre bien malheureux lorsqu'elle disparaît pour d'autres mers ou bien d'autres bras.

Ne vous y trompez pas. Ce comportement qui pourrait donner des goûts d'imprudence n'est qu'un masque comme tant d'autres. Maligne, rusée, manipulatrice à ses heures, elle n'en est pas moins une femme d'affaire qui sait pertinemment ce qu'elle veut et ce qu'elle ne souhaite pas. Sauvage et féline, il est bien difficile de la cerner dans sa globalité mais peut-être qu'un jour quelqu'un réussira à la dompter... si ce n'est pas elle qui le fait avant...

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Des corps, de la chair, les humains sont assez diverses pour offrir un panel de choix à ceux qui souhaitent les posséder. Mais Calixte eut toujours un étrange goût prononcé pour les jeunes femmes qui arboraient des cheveux de flammes, d'un rouge intense, couleur de passion, de sang et d'intensité. Elle trouva son bonheur dans l'incarnation qui était aujourd'hui la sienne. Ces cheveux flamboyants étaient toujours coiffés subtilement, parfois avec beaucoup d'attention, parfois avec un style négligé, presque bohémien. D'une bonne longueur, il ondule en cascade sur ses épaules d'une finesse digne d'un tableau de Vinci.

Mais outre la rousseur de ces cheveux, ce qui attire l'œil de ceux qu'elle croise est sans nul doute ses yeux verrons. L'un bleu acier, froid, perçant... l'autre vert, doux, humain... Cette dualité fait partie intégrante de son mystère et de son charme qu'elle se plaie à entretenir avec une attention particulière. Petits et chapardeurs, cela lui confère des airs mutins et enfantins.... on pourrait presque lui donner le bon dieu en confession... si une étrange lumière n'y brillait pas.

Son visage est fin, son teint cristallin, d'un blanc laiteux et appétissant. Son nez n'est que légèrement pointu, son port altier. Corps bien digne d'une italienne, elle possède une poitrine appréciable bien que non imposante, une croupe alléchante, et une silhouette délicieuse. Elle n'est qu'une pure gourmandise, de celle que l'on désire derrière une vitrine mais que l'on ne possède le moyen de se payer.

Elle n'est guère bien grande, mais bien légère. Ses pas sont silencieux et discrets, tout comme sa présence qui se fond dans la foule. Le seul acte de sa présence n'est que son parfum aux senteurs fleuries et un goût amer.

Sa voix est profonde et rauque, chose qui est d'autant plus intrigante pour ses interlocuteurs. Ses sons sont chaleureux et mielleux, ce qui n'offre que plus de troubles sur les promesses qu'elle offre généreusement aux victimes de ses mensonges. Mais qu'importe si elle vient à être démasqué, son culot et son audace auront tôt fait de vous tromper encore...

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L'existence d'un démon ne prend réellement forme que le temps de ses possessions. Vaines incarnations au travers du temps, pathétique situation à laquelle il doive faire face pour survivre, se devant de supporter la décrépitude de ces corps si humain, si fragile...

Calixte n'eut jamais le loisir de croiser sur son chemin un sorcier, ni même de penser si elle accepterait le marchandage de posséder un corps éternel... un même visage qu'elle emporterait aussi dans la mort. Que la gloire des démons parait bien lointaine, autant dans cette ère et dans l'esprit de la démone Zaléra. Seul son intérêt lui semble digne de son attention. Bien qu'elle eut le loisir de connaître bien des enveloppes charnelles : blondes, brunes, rousses... et même des hommes.... il n'eut jamais rien qui sortit de l'ordinaire dans la prise de ces corps... jusqu'à ce qu'elle se décide à choisir ces dernières avec une plus grande intention.

Il y eut maintenant un bon moment, elle rencontra un homme qu'elle désira pour une raison qui lui échappait. Ho, il lui aurait été si facile de le posséder par la force mais où en était le vrai plaisir? l'exaltation de gagner une bataille? Il était vrai que l'on pouvait y trouver quelques doux plaisirs dans la vision d'une proie qui se débat, mais cela lui semblait tellement plus agréable de la voir lui manger dans la main qu'elle préférait jouer avec des règles presque humaines, sans nul doute était-ce là une forme de masochisme. Quoiqu'il en fut, elle tenta par mille manière habile de l'attirer à elle, le séduire au plus profond de son âme... elle parvint à en tromper le temps d'une nuit son esprit pour en posséder le corps mais il se refusait à lui être à elle dans sa globalité. Le pauvre damné semblait épris d'une autre, une jeune femme, humaine et fragile. Voilà qui était plutôt frustrant et vexant... mais cela ne faisait que pimenter le jeu dans lequel elle se glissa pour venir en briser quelques règles.

Cette curieuse muse qui possédait alors le cœur de cette proie décidément appétissante était d'une petite noblesse, une bourgeoise florentine à la chevelure sanguine et aux yeux verrons. Quelle était bien belle et O combien elle comprenait alors cet amant d'une nuit.... car elle désirait la posséder aussi. Séduire une femme était bien différent d'un homme, il fallait simplement savoir à quoi elle rêvait et lui promettre de lui offrir. Une chose aisée pour une démone qui pouvait vous faire croire qu'elle vous donnerait le ciel. L'ironie était de savoir que cette même demoiselle portait en elle des rêves bien moins chastes que son apparence mutine le laissait transparaître, elle désirait un homme - comme tant d'autres - mais malheureusement marié et plus jeune qu'elle de quelques années. Voilà qui était amusant, d'autant plus qu'elle aurait cru un instant qu'il s'agirait du même individu qu'elle convoitait mais il n'en était rien. A vrai dire, elle ne le connaissait nullement ou ne lui avait porté jamais aucun intérêt. Vous saviez ce qui était le plus amusant? C'était que cet être convoité, bien que marié, n'avait d'yeux pour aucune femme... il faisait à lui seul une épouse délaissée, une amoureuse désabusée et un soupirant repoussé. Que les humains étaient des pantins amusants. Zaléra n'eut que peu de mal à manipuler l'objet de ses désirs, promettant que cet homme aux mœurs désinvoltes n'aurait bientôt d'yeux que pour cette dernière. Un pacte scellée, une mort bientôt prématurée... et celle qui se présenta bientôt avec des airs enfantins et une splendide chevelure rousse n'était plus celle d'autre fois. Calixte Giovanna Sforza était née. Ho qu'elle profita bien de celui qui se donna à elle comme elle le souhaitait... enfin entre ses mains. Elle prit un plaisir à lui voler tout ce qu'il désirait, consentant dans son amour pour elle, elle lui brisa les ailes de son innocence. Mon dieu que cette démone peut-être vilaine et capricieuse! Mais n'est-ce pas pour cette nature polissonne que l'on vient à l'aimer? Seulement... de tout cela, elle portait en elle une petite amertume : le pauvre diable qui ne portait aucun regard pour les femmes, cela signifiait qu'il n'en porterait aucun sur elle... ou plutôt sur sa nouvelle enveloppe charnelle - parce qu'il lui suffirait d'en changer pour l'avoir dans ses filets. Sa punition? Elle fit deux pierres d'un coup. Calixte se lassa bien évidemment de cet humain qu'elle eut un peu de mal à conquérir, maintenant esclave de ses quatre volontés. Afin de s'en détacher - avec une petite larme coupable au bord des yeux - la démone lui fit croire qu'elle s'était éprise d'un autre et qu'elle ne pourrait offrir son attention à qui que se soit d'autre tant qu'il était présent. Elle lui mentit en contant qu'il était près à se débarrasser de sa propre femme par amour, et que lui ne lui avait jamais fait une promesse si pleine d'ardeur. Il ne lui en fallut guère plus pour devenir fou et mettre en tête de se débarrasser de ce rival importun. Les humains... si manipulables... cela en devenait ennuyeux. Comme on pouvait s'y attendre, ce dernier réussit son dessein mais cela lui valut la potence, gibet sur lequel il chercha d'un regard implorant les yeux verrons de sa dulcinée.... qu'il finit par trouver au cœur de la foule. Il sourit dans la mort qui lui fut apportée, elle en fit de même parmi les gueux vociférant. Dernier petit cadeau pour un supplicié qui l'avait si bien servi.... sa générosité la perdra.

Ce fut en tout cas sur cet entre-fait qu'elle plia rapidement bagage pour la belle Venise... mais ce n'était pas la belle fortune qui l'attendait là bas, mais elle s'y emploierait.