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Comment décrire un caractère si changeant ? Tantôt enfantine, tantôt femme. Il est impossible de prédire quel sera sa réaction lorsque vous la croiserez. Tout simplement parce que son plus grand défaut est une totale imprévisibilité dans son comportement. Elle peut sans crier gare se mettre à rire alors que vous étiez persuadé la voir pleurer... Et ce trait de caractère que beaucoup pourraient juger comme une tare, elle le considère comme un atout. Elle l'a accepté depuis longtemps maintenant et ne cherche plus à se raisonner, à se frustrer. Elle s'en sert même, déstabilisant parfois son vis-à-vis pour arriver à ses fins. Outre cela, elle a aussi une fâcheuse tendance à suivre son instinct ou son cœur, avant sa raison. N'allez pas croire pour autant qu'elle n'est pas une personne réfléchie, elle ne se tourmente seulement pas pendant des heures sur un problème épineux. Intuitive donc, et quelque peu casse-cou. Combien de fois est-elle allé au devant du danger ? La peur ne lui est bien entendu pas étrangère, et elle l'a déjà ressenti maintes fois... Cependant elle fait tout pour la canaliser et s'en servir. L'effet tétanisé, très peu pour elle. Là encore, certaines circonstances peuvent pourtant la provoquer. Que rajouter à cette peinture grotesquement réductrice ? Son fort penchant à s'éprendre de tout et de tout le monde ? Noooon. Ce n'est pas elle ça ! Du moins pas entièrement. Là encore, une nuance se doit d'être apportée : elle s'éprend vite certes, mais pas forcement. Tout dépend si vous atteignez son cœur mort de Vampire ou non.

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Jeune. A l'instar de son créateur d'ailleurs. Les traits enfantins qu'elle arbore la rendent assez banale à son sens, tout comme les formes naissantes d'une future belle femme. Loin de faire concurrence à toutes ces pintades de Cour. Bien entendu son sang sublime son apparence, cependant dans une foule de suceurs de sang, elle ne se démarque pas. Et tant mieux, cela l'a souvent bien aidé. Ces gênes lusitaniens lui confèrent une taille honorable certes, mais pas si haute que ça... A peine plus grande que Livio, ce qui l'a souvent fait rire à ses dépends ! Il est vrai qu'a peine trois centimètres lui donnent ce privilège, mais c'est toujours ça de plus que lui ! Rehm. Où en étions-nous ? Ah oui sa taille, qui est accentuée par la longueur de sa crinière châtain. La encore, une couleur assez passe partout. Ses mèches légèrement ondulées vont jusqu'à lui chatouiller les hanches pour les plus longues. Ce serait peut-être bien l'un des seuls détails qui provoquent quelques retournements sur son passage. L'autre étant ses prunelles. A l'origine aussi marron que le tronc d'un châtaignier, elles se sont éclaircis lors de sa transformation, donnant l'impression qu'elles sont parsemés de poudre d'or. Le reste de son visage semble avoir été mal assorti. Là encore, ce sont ses origines qui se manifestent, lui conférant des lèvres généreuses et pleines... et ce nez qu'elle à longtemps détesté de son "vivant". Maintenant il donne une harmonie sauvage à l'ensemble, ce qui n'est pas pour lui déplaire en fin de compte. Que rajouter sur son physique d'adolescente ? Un grain de beauté au dessus de ses lèvres... Sinon, banale. Pourquoi se méfier d'une gamine si ordinaire ?

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Elle n'avait que 17 ans à l'époque. Elle était quelconque, elle était personne. Elle ne se souvient plus vraiment d'un Avant... avant cette nuit là. D'ailleurs elle serai bien incapable de dire quelle nuit exactement. Un lundi ? Un jeudi ? Un 5, 18 ou 23. Aucune importance à vrai dire. D'ailleurs même cette nuit là n'est pas réellement si importante que ça. Peut-être est-elle si marquante simplement parce que l'humaine que Jacinta était à ce moment là n'était personne, ne connaissait rien que sa petite vie. Suivante d'une riche héritière promise à un commerçant vénitien, elle avait suivi sa maîtresse. Elle n'était pas vraiment belle, pas vraiment laide. Elle était loin d'être riche, et loin de chez elle aussi... Une étrangère dans une ville inconnue, perdue et effrayée dans une cité qui ne l'accepterai peut-être pas.

Ce fut cette nuit là, en débarquant du navire qui les avait menées jusqu'au futur époux qu'elle le croisa la première fois. Ce fut le premier vénitien qu'elle vit, ou du moins ce fut celui là qui la marqua à l'instant même où elle l'aperçut. N'allez pas vous imaginer, comme dans les contes de fées, une rencontre épique. Non, ce soir là, elle ne rencontra que son regard perçant. Ses traits si harmonieux. Elle crut un instant qu'il l'avait remarqué, elle, et seulement elle dans l'escorte à laquelle elle appartenait. Cependant bien vite elle se raisonna, se réprimandant d'avoir une imagination si fertile. Elle n'en su pas plus, le jeune homme continuant son chemin comme s'il ne s'était rien passé. Et il ne s'était rien passé. Mis à part l'étrange et fugace émotion que provoqua ce vampire sur une mortelle bien trop naïve. Bien évidemment, ce détail là elle ne le su que bien plus tard.

Tout comme elle ne conserve que quelques souvenirs de son pays natal, le temps a altéré tout ce qui constitue sa vie de mortelle à Venise. Elle ne se rappelle plus vraiment les détails, comme elle n'est pas sure de se souvenir de la lagune éblouie par le soleil d'hiver. Jas' ne saurait pas non plus dire la période qui s'écoula avant que sa route ne se mêle à nouveau à celle de son créateur. Ce dont elle est sure, c'est que ce ne fut pas les nuits qui suivirent. Elle est persuadée qu'il s'était écoulé quelques mois, peut-être pas un an... La jeune femme qu'elle avait suivi était enfin mariée, et leurs vies quotidiennes réglées. Elle commençait doucement à maitriser la langue locale, ne parlant plus le portugais que très peu. Surement avait-elle le mal du pays. Qu'aurait-il eu de plus logique pour une enfant déracinée depuis peu ?

Tout cela est bien décousu, je vous l'accorde. Mais après tout, qui se souviendrait de la couleur d'une robe, de la douceur du vent, du gout sucré d'une pêche d'été alors qu'il les a perçut avec des sens aujourd'hui sublimés ? Et après tant d'années... Comme à travers un voile qu'on avait à présent éliminé. Le cadeau que voulu lui faire Livio, elle y prit peur. Élevée dans un contexte très croyant, son esprit le rejeta totalement... Là encore, elle ne saurait dire comment cela s'était passé, dans quel ordre ou à quel moment elle avait capitulé. Le fait est pourtant là, elle a accepté de vivre l'éternité qu'il comptait lui offrir. Peut-être l'a-t-il hypnotisé ? Qui sait réellement à part lui... Au final, la nouvelle née prit rapidement le parti de son Sire, peu importait les moyens qu'il avait utilisé pour la convertir.

Elle aima cette non-vie aussitôt, du moins c'est surement ce qu'elle vous dira si vous lui demandez. En fait, le mal-être inhérent à toute transformation, elle le ressenti. Cette culpabilité d'ôter la vie alors que la sienne avait été choisi pour perdurer. Mais ce ne fut que quelques jours dans son existence. Quelques mois tout au plus. Une poussière dans la roue du temps qui s'offrait à elle à présent ! Et puis la petite mortelle si peu confiante en elle changea aussi au contact du Volturri et des autres immortels, finissant d'atténuer jusqu'au néant cette compassion toute humaine. Inutile de vous raconter les banalités qui furent ses débuts dans la société vampirique. D'une part, ce serai bien ennuyeux. Et d'autre part, ça n'expliquerait en rien la Jacinta actuelle.

Élève appliquée, elle s'entraina assidument à la télépathie, pouvoir hérité de son maître. Tant et si bien qu'elle l'apprivoisa en quelques années, pas à la perfection mais assez pour trouver une utilité au clan. Elle fut intégré aux espions bien des années après. Prouvant sa loyauté aux Volturri plus d'une fois. Elle reçu un entrainement l'aidant à parfaire la maîtrise de son pouvoir, poussant ses capacités au maximum. Elle appris aussi l'art de la dissimulation, de la manipulation et fut initié au combat par des maîtres d'armes vampiriques. Une formation bien rodée et une organisation pensée pour obtenir les meilleures armes. Cela était la même chose pour toutes les déclinaisons militaires vitales au clan pour le faire perdurer depuis des siècles. Là encore, elle ne pourrait pas vous dire combien d'années lui ont été indispensable pour devenir l'une de ces armes redoutables.

Parfaite petite agent secret, les gadgets en moins... J'arrête là l'anachronisme burlesque. La lusitanienne de souche avait pris ce nouveau rôle très à cœur dès le moment où son Sire le lui avait évoqué alors qu'elle n'avait pas encore cinquante ans d'immortalité derrière elle. Preuve de confiance qu'il lui témoignait ainsi, elle fit tout pour en être digne bien entendu. La ténacité hérité de ses ancêtres mortels l'aidèrent à se faire une place de choix. Un petit prodige si l'on prenait en compte son âge et la maitrise de sa condition vampirique. Tableau très nettement entaché par son instabilité de caractère cela dit, un handicap qu'avec le temps elle transforma en force. En à peine un siècle, elle fut opérationnelle et efficace. Peu de couac en mission, le papillon de nuit discret et minutieux ne déçut pas souvent ses supérieurs.

Ainsi s'épanouit la frêle jacinthe depuis lors. Avec un but sans cesse renouvelé, son éternité se fit acidulé. Consciencieuse, appliquée et fière, elle acquit difficilement ses lettres de noblesse, elle la petite domestique étrangère. Que de chemin parcouru. Tant d'années à ne vivre que pour protéger le clan, pour protéger Livio. Quoi de plus naturel pour l'infante, après tout ce qu'il lui avait apporté, offert et fait découvrir ? Aucune ambiguïté dans ses sentiments à l'encontre du Volturri. Un attachement profond et inaltérable. Nullement jalouse, mais extrêmement protectrice. Allez savoir pourquoi. Y'a des choses qui ne s'expliquent pas.

Alors oui, c'est à se demander comment cette perle se fissura n'est-ce pas ? Voici quelques années que la belle avait dérivé de son chemin si droit. N'allez pas croire qu'elle n'etait plus fidèle. Bien que d'apparence elle trahit son clan à présent, dans son cœur rien n'a changé. Du moins en ce qui concerne l'éternel adolescent. Pour les idéaux de l'ancêtre, le contact qu'elle pu avoir avec les lycans libres lors de différentes missions lui fit voir les choses autrement. Qui aurait peur d'un gentil toutou dressé à mordre alors qu'un loup le fait d'instinct ? Les deux races ennemies, si l'on regardait bien, étaient complémentaires. A l'instar de la chaleur de l'une et la glace de l'autre. Suffirait de... Douce Utopie que celle là non ? Le rêve d'un futur improbable, irréaliste et pourtant si logique. Il ne faut pas être devin pour savoir que l'opinion ainsi exposée n'avait que peu de chance de plaire aux radicaux...

Mais après tout, qu'est ce qu'une race ? Qu'est-ce qu'un clan ? Rien de plus qu'un pays ou une patrie pour la simple plante qui avait été déracinée il y a de cela une bonne poignée de lunes... Elle connaissait ce sentiment. N'était-elle plus une Volturienne prête à risquer sa vie pour son Créateur ? Si, bien sur que si. Aussi aberrant que cela puisse vous paraître. Elle avait seulement une autre façon de procéder...